Ligue 1 - FC Nantes - Ignatius Ganago : « Hâte de marquer ce premier but qui va me libérer »
Ignatius Ganago n’a pas été épargné ces dernières saisons. Entre drame personnel et blessures à répétition, l’attaquant camerounais a dû faire preuve d’une force de caractère hors norme pour enfin retrouver une place de titulaire dans le 11 d’Antoine Kombouaré. La résilience du numéro 7 nantais force le respect.
Est-ce que tu peux nous dire comment tu te sens, comment tu appréhendes cette nouvelle saison ?
Oui, ça va. Je me sens de mieux en mieux. Je commence à jouer un peu, je suis content, je continue de travailler dur, que ce soit sur le terrain ou en salle. C’est un nouveau départ pour moi, parce que la saison dernière, je n'avais presque pas joué. Il faut continuer à travailler et gratter le plus de minutes possible. Mon genou est moins douloureux à l’effort. Certes j'ai encore des petites douleurs sur le côté mais ça j'arrive à le gérer et je travaille pour que ces douleurs partent. Ça demande encore un peu de temps.
Quand on sort d'une blessure comme ça, y a t-il toujours une petite appréhension sur les appuis ?
Oui, forcément au début c'est compliqué, parce que ça fait longtemps que tu n'as pas retouché du ballon, ça fait longtemps que tu n'as pas fait d'appuis forts. Aujourd’hui, j'arrive à frapper fort du gauche, donc ça me rassure.
Tu n'as pas été épargné par les problèmes personnels, par les blessures… À quoi est-ce que tu te raccroches, qu'est-ce qui te permet de tenir, c'est quoi ton moteur au quotidien ?
Mon moteur au quotidien, c'est ma famille. Depuis que je suis tout petit, ils savent que j'ai toujours eu envie de faire du foot. Ils m'encouragent dans ce que je fais, ils sont là pour me motiver, pour me dire que ça va aller, ils prient beaucoup pour moi. J'aime le foot, j'adore le foot, c'est ce que j'ai toujours voulu faire, donc je vis ma passion.
Où est-ce que tu puises cette force de caractère, cette résilience quelque part ?
Ce sont des choses qui m'étaient déjà arrivées auparavant, là je parle à niveau blessure. J'ai toujours su me relever et je me suis toujours dit que le travail paiera un jour. Il ne faut pas lâcher, il faut continuer à bosser, j'ai ce mental-là. Quand j'étais plus petit, je ne l'avais pas, j'étais plus là pour m'amuser, mais aujourd'hui j'ai compris que je suis dans le monde professionnel et que pour avoir de bons résultats, il faut travailler dur.
Tu as retrouvé le RC Lens, le stade Bollaert le weekend dernier. Tu as des souvenirs particuliers là-bas ?
Oui, forcément ! Les supporters… C'est bruyant là-bas, c'est très chaud, ça fait toujours plaisir de rejouer là-bas.
Pour la rencontre Lens-Nantes dimanche, des flocages seront inscrits sur les maillots des joueurs en hommage à Chloé, la fille d’Ignatius Ganago.
Ces maillots seront ensuite revendus aux enchères.
Une solidarité exemplaire. pic.twitter.com/ICzW51dJh4 — La Pause Foot (@LaPauseFootball) February 17, 2023
Suite au décès de ton enfant, en 2023, un hommage avait été rendu sur cette affiche-là, avec des maillots floqués au nom de ta fille…
Oui, franchement, ce qu'ils avaient fait pour moi, c'était vraiment fort. C’est quelque chose qui m'a vraiment touché. Le RC Lens est un club que je porterai toujours dans mon cœur, comme l'OGC Nice. Ce sont des clubs qui m'ont vraiment tout donné, qui m'ont aidé à progresser en tant que footballeur, mais aussi sur le plan personnel, sur le plan humain. Ils ont été là pour moi quand ça a été difficile. Je serai toujours reconnaissant envers ces clubs-là. Si je mets un petit but contre eux, vous ne me verrez pas célébrer.
En quoi le Ignatius Ganago de Lens est différent de celui de Nantes ?
J'ai pris en maturité. Je suis beaucoup plus conscient du monde dans lequel je me trouve, c'est-à-dire le monde professionnel. Il faut travailler double si on veut avoir des bons résultats, donc c'est ce que je fais au quotidien et j'espère que ça va payer.
On sent les attaquants presque obnubilés par le fait de cadrer. Est-ce que ça ne manque pas un peu de spontanéité ou de détermination ?
Non, pas forcément. On travaille tous les jours devant le but. Si tu cadres beaucoup de frappes, tu as plus de chances de marquer. Je ne pense pas que ce soit une mauvaise idée non plus de vouloir cadrer, parce que ça peut entraîner une erreur du gardien.
Au niveau des statistiques, c'est assez compliqué en ce début de saison pour les attaquants, est-ce que tu sens que toi t'as un coup à jouer pour t'imposer ?
Le coach fait ses choix. Ce n'est pas facile pour lui non plus. Si je suis appelé à jouer plus régulièrement, je donnerai le meilleur de moi-même. Le foot c’est comme ça. Matthis l'année dernière, a mis 4 buts en 5 matchs… Ça va vite. Tout le monde travaille dur. Matthis il est à fond, Moustapha il est à fond, tout le monde est à fond ! Il n'y a pas trop d'inquiétude ou d'affolement.
C'est compliqué pour toi de faire la différence avec des petits bouts de match pour l’instant. J'imagine qu'il te tarde de commencer un match et d'avoir plus de temps de jeu ?
Oui forcément j'ai envie de jouer. Ça fait longtemps que je n'ai pas fait 90 minutes. J’ai envie de montrer de quoi je suis capable, j'ai envie de montrer ce que j'ai appris pendant tout ce temps-là. J’attends, je bosse, et quand on me donnera l'occasion, il faudra montrer.
C'est quoi l'ambiance dans un vestiaire quand l'équipe n'a pas gagné depuis quasiment deux mois. C’est lourd au quotidien de venir à l'entraînement ?
C'est compliqué de rester près de deux mois sans gagner un match. Le football, c’est notre passion, donc c'est pas si dur que ça de venir à l’entraînement. Ce qui est dur c'est de se dire qu'on travaille dur toute la semaine, on fait des bons matchs, mais on perd quand même. Aujourd’hui, le vestiaire est calme, on continue de bosser, on se dit que ça va tourner.
Tu as l'impression que cette saison ressemble déjà à la saison passée ou c'est complètement différent ?
Pour ma part je pense que c'est différent. Nous ne sommes qu’à onze matchs. On a le temps de bien se préparer, de bien analyser nos matchs et de faire mieux. Nous ne sommes pas dans l’urgence comme en fin de saison dernière. Après, on a des équipes derrière nous avec le même nombre de points. La trêve va nous permettre de nous reposer.
Pour l'instant tu n'as pas encore l'occasion de marquer, de retrouver le fond du filet ?
J'ai très hâte de marquer ce premier but qui va me libérer.
Tu as envie de revivre cette sensation que tu as connu contre Qarabag ou contre Angers pour le maintien…
Oui forcément ça me manque énormément. Notamment cette communion avec les supporters. Ils sont toujours là, même à l’extérieur. Cette saison-là il faut la jouer pour eux. Il faut mouiller le maillot.
Tu es quel type de joueur dans le vestiaire ?
J'aime bien parler, j'aime bien rigoler avec tout le monde, j'aime bien mettre la bonne ambiance, j'aime bien danser avec mes coéquipiers. J’aime bien qu'il y ait du bon mood, après si je suis comme tout le monde des fois on a des moments où on est plutôt calme, on est plutôt posé mais sinon je préfère quand même la bonne humeur dans le vestiaire.
Qu'est-ce que tu penses pouvoir apporter à cette équipe et à quel poste ?
C'est vrai que j'ai, après j'ai cette capacité là d'évoluer à plusieurs postes devant mais voilà comme vous le savez tous je suis un attaquant de pointe. Vous le savez tous. Aujourd'hui le coach a des choix à faire. Parfois, il a besoin de moi sur le côté droit et je réponds présent
Qu'est-ce que tu penses devoir améliorer dans ton jeu ?
C'est compliqué parce que je pense qu’il me manque juste ce petit but. Je sais que j'ai des capacités à me créer des occasions, Pour moi le but c'est de marquer et après je pense que tout va aller vite.
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