Ligue 1 - FC Nantes : les raisons d’une belle surprise

Un calendrier favorable 

Il ne fallait pas être grand clair le 21 juin dernier, au moment de l’annonce du calendrier, pour pointer l’impérieuse nécessité de faire le plein de points lors des 6 premières journées de la saison. Pour l’instant, les hommes du « Coach Kombouaré » ont parfaitement négocié ce qui s’apparente à une belle opportunité de repartir du bon pied après une saison 24/25 historiquement épouvantable. Après un nul arraché à Toulouse grâce à une performance XXL d’Alban Lafont face à son club formateur, le club des bords de l’Erdre l’a enfin emporté à la Beaujoire après 9 défaites consécutives, contre le promu auxerrois, non sans souffrir. Pour finir ce triptyque avant la première trêve internationale, les Jaune et Vert ont obtenu une victoire probante en s’imposant face à un Montpellier affaibli par les blessures, 3 buts à 1. Le FC Nantes est pour l’instant intraitable face aux équipes de « son championnat », comme aime à le rappeler Antoine Kombouaré. Il faudra le rester face à Reims, bête noire des Canaris (1 victoire lors des 8 derniers matchs) dès le 15 septembre. Après avoir affronté le champion de L2, Auxerre, lors de la 2e journée, les Jaune et Vert affronteront les autres promus, Angers et Saint-Etienne (dernier et avant dernier) lors des 4e et 6e journée. Loin d’être gagné mais gageons qu’il vaut mieux éviter le PSG et Monaco pour bien démarrer son championnat. « Il n’y a pas de vérité dans le foot », balaye Antoine Kombouaré. Si l’on s’arrête sur le classement de la Ligue 1 au soir de la 3e journée, 5 des adversaires (ou futurs) du FC Nantes de ce début de saison occupent les 6 dernières places. Un premier « vrai » bilan pourra être dressé après le déplacement à Lens le 10 novembre prochain. Les Canaris auront affronté Lyon, Nice, Strasbourg, et Marseille. « On est ravi mais on va surtout garder les pieds sur terre, prévient AK. Je vois que tout le monde s’enflamme. Dans les moments difficiles, on aura ce petit matelas qui nous permettra de voir venir. Avec le groupe qu’on a, on se doit d’être plus ambitieux. On ne peut pas jouer le maintien sur la dernière journée. » 

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Un effectif stable…

C’est tout le paradoxe de ce début de saison. Alors que l’on s’attendait à une refonte de l’effectif nantais dans les grandes largeurs après un exercice 23-24 catastrophique, le FC Nantes a gardé la quasi-totalité de ses joueurs. Même ceux dont il cherchait pourtant à se débarrasser. La faute à un marché atone et des Canaris pas vraiment « bankable » après une saison ratée. Aucune offre n’a réussi à combler les attentes et les ambitions de Lafont, Chirivella, Mohamed, et Douglas Augusto (pourtant auteur de solides prestations). Antoine Kombouaré avait exprimé son souhait de les voir partir, « pour eux, comme pour le club », après les entretiens individuels de fin de saison. Le coach kanak avait argué d’une fin de cycle après plusieurs saisons en Jaune et Vert pour les uns, et d’une adaptation compliquée pour les autres. Une lassitude palpable dans les dernières déclarations de fin de saison dernière. Alban Lafont allant jusqu’à faire ses adieux aux journalistes présents à Monaco. «  Je ne vous dit pas à la saison prochaine… », avait lâché le portier nantais. Dans ce contexte, on s’attendait au pire. C’était sans compter sur les talents de meneur d’hommes d’Antoine Kombouaré et sur un groupe qui se connaît par cœur et qui vit « très bien », dixit Nicolas Pallois. « Le mercato est fini donc certains vont être un peu plus tranquilles dans la tête », poursuit le roc nantais. Le coach kanak, comme en 2021, semble avoir remis les têtes à l’endroit et fait digérer l’échec du mercato à ses ouailles. C’est d’ailleurs une constante dans l’histoire récente du FC Nantes. Les étés calmes ont souvent permis aux Canaris d’effectuer de belles saisons. Ce fut le cas en 2013-2014, saison de la remontée en Ligue 1. Les Jaune et Vert occupaient alors la 6e place après 13 journées et une victoire mémorable à Bordeaux (0-3). Plus récemment déjà sous le mandat d’Antoine Kombouaré et dans des circonstances similaires, les Canaris sont allés chercher la Coupe de France et occupaient une belle 6e place juste après la demi-finale face à Monaco. « À l’époque mon meilleur recrutement c’était d’avoir gardé les Blas, Kolo Muani et Simon. Aujourd’hui encore, aucun joueur n’est là par défaut », rappelle le coach. Comme quoi, la continuité a du bon ! En déplaise aux adorateurs des frissons du mercato. 

Une équipe compacte portée par ses flèches offensives 

« Ils étaient compacts, ils ont bien défendu. On savait qu’ils jouaient comme ça. On les a vus lors de leurs deux derniers matchs. Après, ils vont vite vers l’avant et on a perdu beaucoup de duels derrière. » L’analyse est signée Michel Der Zakarian, pris à son propre jeu lors de la dernière confrontation entre Canaris et Montpelliérains. Depuis le début de saison, les Canaris étouffent leurs adversaires par un pressing haut. Les hommes d’Antoine Kombouaré ont récupéré 17 ballons dans les 30 derniers mètres adverses se classant ainsi parmi les 4 meilleures équipes de Ligue 1. Mieux, 1/4 de la possession du ballon des Canaris s’effectue dans cette zone clé du terrain (5e de ligue 1). Du pain béni pour les flèches nantaises, parfaitement alimenté par Pedro Chirivella, retrouvé, et leader des passes progressives* en Ligue 1 (31). Symbole de ce retour en forme, cette transversale en profondeur pour Tino Kadewere sur le premier but nantais à la Mosson. L’attaquant zimbabwéen semble s’épanouir dans un poste hybride de « 9 et demi ». « Je ne sors pas ça du chapeau. Tino est capable de défendre. Il est intéressant parce qu’il est très fort techniquement Il a un gros volume de jeu. Il est aussi capable de ressortir des ballons. Et de venir en soutien de l’attaquant. Dans un système un 4-3-3, seul en pointe, c’est plus compliqué pour lui. », justifie Antoine Kombouaré. Accompagné de Simon, Abline, Mohamed, Thomas et du jeune Guirassy, cette attaque nantaise à de la « gueule ». Après des débuts timides en L1, Matthis Abline a débloqué son compteur but. « C’est vous (la presse) qui étaient inquiets, chambre le coach nantais. J’ai une énorme confiance en lui. Son travail défensif est très important. Il est capable de garder les ballons et faire remonter le bloc. Faire des différences et être décisif. » Des doutes subsistent malgré tout sur son utilisation en pointe et une influence sur l’équipe limitée, après une fin de saison dernière tonitruante sur le côté gauche. Difficile de déloger Moses Simon, le danger n°1 des Canaris, le dynamiteur de défense, déjà auteur de 2 buts cette saison. Comme Sorba Thomas, il participe activement au repli défensif, et à l’herméticité de la défense nantaise. « On sent une équipe solide et solidaire », résume Antoine Kombouaré. 

Les leaders statistiques individuels de la Ligue 1 sur ce début de saison !

Quand des joueurs sont à égalité, celui avec le moins de minutes passe devant.

Explications

Buts hors penaltys : permet d’équilibrer les forces car les joueurs qui ne tirent pas les penaltys… pic.twitter.com/eAAn8sJUee — DATA´Foot (@DTFootball_) September 3, 2024

* Passes qui permettent de gagner 30 I 15 I 10 mètres vers le but adverse selon si le point de départ de l’action est dans son propre camp, le milieu de terrain ou le camp adverse.

Un début de saison au presque parfait en chiffres

1 - Le nombre de buts encaissés par les Canaris. De quoi en faire la meilleure défense de Ligue 1 avec Lens et Monaco

2 - Le nombre de matchs sans encaisser de buts 

3 - le classement des Canaris après 3 journées. Leur meilleur départ depuis la saison 93/94 (9 points et premiers). Ils égalent les saisons 94/95, 99/00, et 03/04. Les nantais avaient fini 3 fois sur 4 dans le top 6 à l’issue de la saison ! 

4 - le nombre de buteur différent du FC Nantes : Simon, Abline, Mohamed, Guirrassy

92 - Avec 92% de tirs cadrés arrêtés, Alban Lafont et sa défense sont en tête de L1. 

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