PREMIÈRE LIGUE - FC Nantes - « Dire que l’on joue le maintien, c’est accepter de perdre et de ne pas performer »

Après l’exploit réalisé la saison dernière de monter en Première Ligue Arkema, les féminines du FC Nantes sont de retour sur les terrains d'entraînements de la Jonelière. Des Canaries « new look » renforcées par 14 recrues et accompagnées par 9 filles auréolées de la montée dans l’élite. Nicolas Chabot, toujours aux manettes, s’appuiera sur les mêmes principes et valeurs qui ont fait le succès de son équipe la saison dernière, quel que soit l’adversaire. À deux semaines de la reprise de la première Ligue Arkema, le coach nantais fait le point sur l’intersaison nantaise. 

Sep 19, 2024 - 17:03
PREMIÈRE LIGUE - FC Nantes -  « Dire que l’on joue le maintien, c’est accepter de perdre et de ne pas performer »
Nicolas Chabot lors de la conférence de presse de reprise en août 2024

L’exploit de la saison dernière est-il digéré ? 

Digéré oui, oublié non ! Les nouvelles arrivantes connaissent le contexte. Grâce aux joueuses qui ont participé à cette montée, cette atmosphère festive est toujours avec nous. On aime bien se remémorer ses souvenirs joyeux. Il ne faut pas oublier d’où on vient.

Vous aurez 30 ans la veille de la première journée. Vous serez le plus jeune entraîneur de France au plus haut niveau…

Je ne tiens pas vraiment compte de l’âge. Qu’on le fasse à 29 ou 35 ans, ça ne change pas grand chose. Être l’entraîneur qui amène la section féminine au plus haut niveau avec ce staff c’est fantastique.

Quels seront les objectifs du FC Nantes pour la saison à venir ? 

Je ne suis pas fan des objectifs chiffrés. Je préfère des critères qualitatifs dans un premier temps. Dire que l’on joue le maintien, c’est accepter de perdre et de ne pas performer. Ça me dérange. Il faut finir le plus haut possible et produire un spectacle de qualité. On veut être la meilleure équipe sur le terrain malgré la qualité de cette division. On verra où on sera à mi championnat. Ce qu’on jouera sera la conséquence de ce qu’on aura mis en place dans la première partie de saison.

Le stage de l’été dernier a été un des moments forts de votre saison. Celui du mois dernier au Pays-Basque était-il dans la même veine ? 

Sur le plan humain, oui. Les joueuses logeaient dans des bungalows. Elles devaient faire les courses et se faire à manger. Ce sont des valeurs importantes pour moi. C’est l’entraide, le partage… C’est ce qui conditionne ce qu’on veut mettre en place cette saison. Sur le plan sportif, le stage n’intervient pas au même moment de la préparation. On a multiplié les oppositions pour se confronter à différents footballs. En une semaine, on a affronté la Real Sociedad B, Eibar et l’équipe première de la Real Sociedad. L’idée c’est aussi de travailler des valeurs mentales, la résilience, en enchaînant les matchs avec une grosse charge de travail. Que ce soit en termes de charge physique, mentale, cognitive, on a poussé les joueuses dans leurs retranchements. Il fallait leur faire comprendre que nous allons avoir besoin d’aller mobiliser ces ressources au cours de la saison. On a eu la sensation sur le dernier match qu’il s’était vraiment passé quelque chose pendant le stage et que le groupe avait passé un cap. 

Des bonnes choses qui se sont confirmées face à Villarreal et Bordeaux, toujours en amical…

On était à quasiment 6 semaines de préparation. 14 joueuses nous ont rejoint cet été. Forcément mettre en place un jeu exigeant tant sur le plan tactique que technique, ça demande du temps. On a réussi à raccrocher tout le monde. Une nouvelle étape a été franchie avec ces deux victoires.  On a enfin vu tout ce qu’on voulait réaliser et enfin balayé ce qu’on ne voulait plus voir. On essaye de ramener tout le monde dans un état de forme optimal. Un 11 se dégage mais 5 à 6 joueuses peuvent y faire leur apparition. Il n’y a rien de figé. Il y a une homogénéité dans ce groupe qui me permet de ne pas perdre en qualité. 

Vous l’avez dit, de nombreuses joueuses sont arrivées sur les bords de l’Erdre. Quelle a été la ligne directrice de ce mercato ?

Le recrutement a commencé en mars avec le visionnage de plus de 1500 profils. Des joueuses étaient d’accord pour nous rejoindre quelle que soit la division, d’autres voulaient évoluer en D1. Pareil pour les Nantaises. On est resté vigilant à maintenir une cohérence entre les filles qui connaissent le plus haut niveau et les néophytes. Je ne pouvais pas partir qu’avec des points d’interrogations. Il nous fallait des profils plus aguerris. On a cherché des filles qui pensent le football de la même façon. C’est important. Pour moi, la complémentarité ce n’est pas d’avoir une joueuse qui compense les manquements d’une autre mais au contraire 2 joueuses qui tirent dans le même sens. Parmi les 14 joueuses, il y a de la jeunesse, des joueuses au fort potentiel qui évoluaient en D2, d’autres rompues aux joutes de la D1, et certaines qui performent au plus haut niveau dans des championnats étrangers.

Est-ce qu’il y a une notion de « pari » dans cette dernière catégorie ? On peut penser à Cosme, Recio, Mercano, et Utchendou…

Je ne dirai pas ça. J’avais le choix entre des joueuses qui sortaient de saisons difficiles avec leur club en D1 et d’autres qui jouaient dans les meilleures équipes étrangères. J’ai opté pour la seconde option. J’estime que les joueuses de D1 présentes dans notre effectif sont en capacité de nous apporter une plus-value. Ce n'était pas forcément le cas de certains profils que je n’ai pas retenu. On n’a pas jeté la pièce. C’est un mercato réfléchi et équilibré. 

Vous avez également conservé 9 « nantaises »…

Un bon mercato c’est d’abord conserver ses meilleurs éléments. C’est capital. La priorité c’était la prolongation de nos nantaises qui ont bien fonctionné et qui ont amené le club à ce niveau là. Elles sont les garantes de l’identité de jeu. C’est un appui précieux pour moi. Elles permettent de rattacher tout le monde dans le bon wagon. Elles sont évidemment en avance dans l’aspect technico-tactique. 

Cette saison, vous vous entraînez 2 fois par semaine à Saint-Joseph de Porterie sur un terrain en herbe. En quoi était-ce important ? 

C’est capital. La Jonelière et le Buisson de la Grolle sont des terrains synthétiques. On n’a pas fait d' entraînement sur herbe la saison dernière. Quand tu joues le weekend sur une vraie pelouse, tu n’as pas tes repères. C’était une nécessité. On est vraiment content. C’est un terrain en herbe de très bonne qualité. On espère qu’il pourra tenir toute la saison.

L’équipe a été présentée au Stade de la Beaujoire à la mi-temps de Nantes-Auxerre. On a été témoin d’une belle communion avec les supporters…

C’était un beau moment de partage entre le staff, les joueuses et les supporters. Les joueuses ont apprécié cette ferveur populaire. C’est un beau geste du club. À l’image de notre présence à la soirée des partenaires. C’est une juste récompense qui on l’espère débouchera sur un stade bien garni contre le PSG le 12 octobre

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Matthieu BELLÉE Journaliste au Journal Nantes Sport