EHF Champions League : HBC Nantes : Le H, le Last Action Hero de la Ligue des Champions
Alors que le PSG a vécu l’enfer contre Szeged et quitte la compétition tête basse, le HBC Nantes a validé sa présence en quart au terme d’un double duel reversant contre Plock, leur bourreau à ce même stade de la compétition il y a deux saisons. Epique.
« C’est une spécialité nantaise ! » Bien qu’ayant quitté le club de la cité des ducs depuis sept ans et de retour depuis quelques semaines en qualité de joker médical, le demi-centre O’Brian Nyateu n’a rien oublier de ses plus beaux moments sous le maillot violet. « Il faut croire que surprendre et renverser la vapeur passe dans l’ADN quand on vient jouer ici, souriait ce dernier après la performance XXL du H et sa production personnelle ultra solide face aux Polonais. On sortait de contre-performances, on avait vraiment à cœur de montrer que nous nous remettions en question et que nous étions une équipe de caractère en nous battant devant notre public. On a montré que l’on était des guerriers. Je suis venu pour aider cette équipe en défense et je viens finalement aussi apporter ma pierre en attaque. Dans ce match, c’est certain, il fallait y mettre la tête dans les espaces mais ça me va ! »
Y mettre la tête physiquement… et avoir les têtes concentrées à leur paroxysme : les hommes de Grégory Cojean ont signé - après leur superbe nul contre Barcelone (31-31, fin octobre, déjà à la H Arena) - une grosse performance en renversant 29-24 le Wisla Plock, pourtant vainqueur de trois buts à l’aller (28-25).
Car si le duel face au sacro-saint Barça restait sûrement jusque-là la plus belle émotion de cette campagne 2024-2025, elle a été tout bonnement décuplée contre Hallgrimsson et ses nouveaux amis. Une entame comme jamais vu à ce niveau et une avance mettant le feu à leur chaudron (22-11 à la 41’ !), Briet - une fois de plus incroyable de densité et de justesse - et et les Nantais ont balayé de la plus belle des façon l’amertume de leur dernier match de poule contre Aalborg les privant de quart direct pour un but (28-28)…« Je leur avais répété le matin du match que j’aurais besoin de chacun, que ça soit cinq ou cinquante minutes. Je suis très fier, avoue, heureux, le coach nantais. Au repos, j’avais dealé un truc avec eux : je leur avais dit, on repart à zéro. On ne calcule pas, on commencera à penser au score à cinq minutes de la fin. Et même si je n’aime pas ce mot, je pense qu’on aurait pu tuer le match plus tôt. »
Pesic, encore facteur X
Pour ce qui est de l’instinct de tueur, le jeune retraité de la sélection croate Ivan Pesic ne l’avait pas laissé aux vestiaires. Un héros des grands matches ? Il faut le croire, puisque c’était déjà son arrêt au buzzer qui avait permis de valider le nul contre le FCB.
« Merci Ivan ! » criaient ses coéquipiers, tapant sur l’épaule du logique MVP de la rencontre, également couvert de compliments par le coach du Wisla, Xabi Sabaté : « Pesic nous a bloqués sur tous les types de situations offensives, il nous met clairement la tête sous l’eau à six mètres… Il a juste été extraordinaire et c’est clairement lui qui nous fait la différence sur l’ensemble de la rencontre. » « C’est vrai que cela a été un bon match pour moi, en particulier cette première mi-temps absolument incroyable (ndlr : 50% d’arrêts sur les tirs polonais)… mais j’ai été mis dans d’excellentes conditions aussi. On s’est tous mis à la puissance maximale et on a surtout joué super intelligemment jusqu’à l’ultime minute, analysait le héros du jour. On sortait vraiment d’une contre-performance en championnat qui a été très difficile à digérer. Quand nous sommes dans cette énergie collective, je ne vois qui peut venir nous battre dans cette H Arena et cette ambiance fabuleuse. »
Hermétique dans ses cages, souhaitons-le un peu devin. Le H est désormais à 120 minutes de Cologne et d’un troisième Final Four. Finalement, ce printemps n’est pas si pluvieux…
Le match aller de ce quart franco-portugais se déroulera le mercredi 23 avril, à 20h45, à la H Arena. Le match retour est programmé le mercredi 30 avril, également à 20 h 45.
Gaëlle Louis
