Ligue 1 - FC Nantes - Anthony Lopes « J’ai un leadership naturel »

C’était l’homme d’un seul club. À 34 ans et après 6 mois compliqués dans son club de toujours, l’Olympique Lyonnais, Anthony Lopes a enfilé les gants pour la première fois de la saison en Ligue 1 à Lille sous ses nouvelles couleurs. Arrivé pour remplacer Alban Lafont, banni du groupe professionnel, au tout début du mercato hivernal, l’ex-international portugais compte apporter sa force de caractère aux Canaris. L’ancien gardien de l’OL a signé pour 6 mois. Une pige qui pourrait déboucher sur un contrat de deux ans en cas de maintien.

Jan 25, 2025 - 19:19
Feb 4, 2025 - 17:04
Ligue 1 - FC Nantes - Anthony Lopes  « J’ai un leadership naturel »
Anthony Lopes va retrouver l'Olympique Lyonnais ce week-end

Pourquoi avoir choisi le FC Nantes après tant d’années du côté de l’OL ? 

Il y a eu des touches très tôt dans l’été. J’ai eu l’occasion d’échanger avec le coach. On s’est recontacté en décembre. J’avais donné ma parole, et je n’en ai qu’une ! J’étais prêt à venir dès cet été. Me voilà un joueur du FC Nantes.

C'est le premier transfert dans ta carrière. Qu'est-ce que ça représente pour toi ?

C’est un grand changement mais il fallait bien que ça arrive un jour. Ça se fait à 34 ans. J’ai été extrêmement bien accueilli, par les joueurs et le staff. 

Quelle est la plus grande nouveauté quand on change de club  ?

Déjà d’être à l’hôtel (rires). J’ai vécu toute ma vie à Lyon donc forcément ça demande un temps d’adaptation. J’ai hâte de découvrir la ville et la région. C’est très enrichissant. 

Le fait de changer d’écusson sur le maillot d'entraînement, c'est quelque chose de bizarre au début, non ?

C’est sur qu’il faut un temps d’adaptation. J’avais ce changement avec la sélection portugaise mais c’est vrai qu’en club, c’est particulier. 

C'était les six mois les plus compliqués de ta carrière ?

Ça m'a permis aussi de me régénérer mentalement, physiquement, de me retrouver et de remettre certaines choses d’aplomb. Aujourd’hui, j'arrive extrêmement frais, que ce soit au niveau mental ou physique. J’étais prêt à aller à la guerre à la seconde où je suis arrivé. Je suis apte. Il n'y a qu’en enchaînant les entraînements et la compétition que les automatismes vont revenir progressivement. 

Tu as réussi à digérer ce déclassement à Lyon ?

Oui, je l'avais déjà digéré bien avant de venir ici. À partir du moment où ma situation était scellée, il a fallu switcher. Ça m'a servi. Ça m'a permis aussi de me connaître encore plus. J'avais l'habitude d'enchaîner les matchs. J'ai joué 11 saisons à 45 matchs de moyenne. Du jour au lendemain, il a fallu appréhender le fait de ne plus jouer du tout. J'ai dû faire ma petite révolution mentalement.

Tu t'entraînais avec les professionnels ?

Oui, je m'entraînais avec les professionnels tous les jours. Il y a juste les jours de match où je ne faisais pas partie du groupe. J'avais un entraînement individualisé ces jours-là. En termes d'entraînement, il n'y avait aucun souci. Tout était en place avec le staff pour que je puisse m'épanouir avec le groupe professionnel et que mes « habitudes » ne changent pas trop. 

Dans quel état d'esprit es-tu après ces six mois ? Est-ce qu'il y a un côté revanchard aussi ?

Il y a un côté revanchard c’est sûr. Je ne peux pas revenir sur le passé. Je suis quelqu'un qui bosse énormément, qui est très exigeant envers lui-même, qui aime la perfection. J'essaie de la toucher le plus souvent possible.

Olivier Blondel (ancien entraîneur des gardiens de l’OL) vient également de signer à Nantes. Peux-tu nous parler de cette relation ?

J'ai su qu'Olivier Blondel rejoignait le FC Nantes 48 heures avant ma signature, via le coach. Je suis très content qu'il soit parmi nous aujourd'hui. Avec Olivier Blondel, j'ai fait pas mal d'entraînements spécifiques du côté de l'Olympique Lyonnais. C'est des choses que j'aime et il le sait très bien. Maintenant, on est là pour travailler, pour aller chercher le meilleur de nous-mêmes, pour aller chercher des victoires et des points, pour essayer d'aller chercher le maintien le plus rapidement possible.

Tu parles du maintien mais tu as joué les premiers rôles toute ta carrière à Lyon. Là, tu changes complètement de projet…

Le gros avantage que j'ai, c'est que j’ai connu cette lutte pour le maintien pendant 7-8 mois la saison passée. Je pense que ça va m’être utile. C'était assez nouveau, parce qu'on avait toujours l'habitude de jouer les premiers rôles. De switcher dans ce domaine-là, ça demande de s’appuyer sur d’autres éléments. C'est une approche de match un peu différente. Il faut être encore plus agressif, être fort mentalement, être fort physiquement. On sait que ce sera des matchs beaucoup plus compliqués, mais qu'il faudra répondre présent dans n'importe quelle situation.

Le FC Nantes est le club contre lequel tu as le plus gagné en L1. Quelle image as-tu du club ?

Merci pour l’info (sourire). D’après mes souvenirs, ça n'a jamais été des matchs très faciles à la Beaujoire. J'ai toujours aimé venir ici jouer. C'est très important de jouer dans des stades pleins. En venant à la Beaujoire, on l'est plutôt très bien servi. Aujourd'hui, je suis content de pouvoir partager ça avec les supporters.

On sait que cette équipe de Nantes manque un peu de caractère, de personnalité. Qu’est-ce que le coach attend de vous ?

On en a discuté mais le FCN attend surtout de moi d'être performant sur le terrain. C’est ce que je recherche aujourd’hui. J’ai un leadership qui est naturel, donc si je peux apporter mon expérience, je le ferai avec grand plaisi Je viens pour jouer, pour enchaîner les matchs et aider le FC Nantes. 

Rémy Riou (ancien gardien du FCN) a dit qu'il faudrait éviter de te faire jouer en vert, couleur de l’ennemi stéphanois…

J'attendais cette question. Je sais qu'en venant au FC Nantes, je serai samené à jouer en vert. Mais je l'ai fait avec le Portugal pendant plus de 15 ans, donc il n’y a pas de problème. 

Tu as signé pour six mois avec deux saisons supplémentaires en option. À quoi est-ce conditionné ?

Au maintien en L1, tout simplement. Je viens ici en mission pour faire en sorte qu’on atteigne cet objectif le plus rapidement possible. Et plus si affinités, bien évidemment. Mais dans un premier temps, on se concentre là-dessus et c'est tout. 

Le contexte nantais peut faire peur. Est-ce qu'on se pose des questions avant de venir ?

Non, pas du tout. Je ne me suis clairement pas posé de questions Je trouve que c'est ultra bénéfique de jouer à la Beaujoire. On est tous dans le même projet. Que ce soit les joueurs, le staff, la direction et les supporters, on tire tous dans le même sens pour entrer dans nos objectifs en fin de saison. 

Tu connaissais un peu de monde à la Jonelière ?

Oui, déjà, il y a deux anciens lyonnais (Lepenant et Kadewere, ndlr), donc ça facilite pas mal de choses. Bien sûr, le fait de jouer régulièrement les uns contre les autres crée certains liens aussi. Mon adaptation s'est super bien passée.

Tu arrives en cours de saison, il faut que tu trouves aussi des repères avec la défense. Y a-t-il eu un travail spécifique depuis ton arrivée ?

Oui, on a bien travaillé. Ça va se faire naturellement au fur et à mesure qu'on enchaînera les entraînements et les matchs. Les automatismes vont se trouver

Vous vous connaissiez avec Antoine Kombouaré ?

On s'est vus pas mal de fois déjà cet été, donc on a appris aussi un petit peu à se connaître. On a bien discuté. En jouant l'un contre l'autre, on arrive à échanger quelques phrases de temps en temps. C'est une personne que j'apprécie énormément. 

As-tu pu échanger avec Alban Lafont ?

Sa situation, je la connais parfaitement parce que je l'ai vécue ces six derniers mois. Je pense savoir ce qu'il a dans la tête. Je pense aussi savoir ce qu'il endure. Ça fait aussi partie du métier malheureusement et je pense qu'il sortira de cette situation encore plus fort à l'avenir.