D1 - Corsaires de Nantes - Alexander Stein « Il va falloir aller là où ça fait mal »

Posant ses valises en urgence avant le match de coupe de France à Épinal au mois d’octobre, Alex Stein installe progressivement sa philosophie de travail auprès d’une équipe possédant une marge de progression évidente.

Jan 18, 2025 - 21:33
Jan 16, 2025 - 14:17
D1 - Corsaires de Nantes - Alexander Stein « Il va falloir aller là où ça fait mal »
@Fabienne Félicité

À peine arrivé, vous deviez faire un état des lieux sportif d’une formation meurtrie par une décision administrative. Après trois mois de compétition, quel regard portez-vous sur les avancées réalisées ?

Alex Stein, entraîneur des Corsaires : Je me rends compte que je ne vois pas la situation que par le prisme des joueurs, mais bien sûr la progression générale du club. Si, en effet, l’équipe a dû subir ce retrait de 9 points et toute la pression que cela engendre, il a fallu que tout le monde retrouve des repères. Et les mauvaises habitudes ne se perdent pas facilement (sourire). On dit souvent qu’il faut 6 mois pour remettre les curseurs au bon endroit. Nous, nous n’avons pas eu le temps de faire tout ça.

Aujourd’hui, vous stationnez à un 13e rang vous sortant pour l’instant des playoffs, réservés cette année comme la formule Magnus aux équipes classées entre la 1ère et la 12e places. Vous avez joué tous les adversaires, comment vous situez-vous ?

La certitude est que toutes les autres équipes ont progressé ! C’est peut-être se répéter de le dire mais c’est une réalité : cette D1 est terriblement dense et cela la rend passionnante. Mais on a aussi pu constater que nous avions perdu certains matchs sur des détails. Quoi qu’il arrive, l’objectif est et doit rester les playoffs. Honnêtement, une 8e place serait idéale. Après, tout sera possible, on le sait très bien. Mais pour cela, il va falloir aller là où ça fait mal. 

Vous voulez dire aux entraînements ? Sur la glace ?

Dans tous points au quotidien. C’est sur la glace pendant les entraînements, dans la salle de musculation, et bien évidemment en match. C’est exactement comme au football, au rugby : à trop écarter le jeu, à disséminer le palet vers les extérieurs, on ne met pas la pression de la même façon. Alors oui, on va prendre des coups, on est au cœur de la bataille, mais c’est en passant par cela qu’on s’imposera, qu’on montrera notre caractère et que lutter ne nous effraie pas.

Vous évoquez les défaites sur des détails. C’est aussi sur un manque de confiance ou peut-être d’investissement sur certains points ?

C’est ce que j’appelle les « extras ». Et au regard de notre situation, mais également pour atteindre n’importe quel objectif, il faut des joueurs capables de produire ces extras. Nous avons réfléchi à des réajustements à un moment donné dans l’effectif et nous avons décidé de façon collégiale de ne pas engager un joueur supplémentaire pour nous venir en aide, nous renforcer. On croit en cette équipe, alors les gars doivent croire en eux, et on réussira par nous-mêmes. Pas de « joueur-sauveur », pas de héros qui débarque avec sa cape. Juste nous, et du travail.

La densité de la première division n’est plus à démontrer et chaque duel nécessite la même intensité. Y a-t-il quand même certains matchs qui vous laissent plus de regrets que d’autres ?

(Sans hésitation) Oui : les confrontations face à Meudon (ndlr : défaites 3-2 le 30 novembre, 2-7 le 11 décembre). Chuter là-bas, après une séance de tirs au but… Celui-là, il a du mal à passer (sourire). Mais bon, on sait très bien que nous avons un statut d’équipe à battre, que nous sommes dangereux pour tout le monde. Et pour en revenir à Meudon, c’est un groupe qui pour l’instant réalise une très belle saison (8e) !  On se doit de nous révéler encore plus, car dans le groupe, personne ne peut se cacher.

Vous avez pu couper quelques jours au moment des fêtes, le repos devenait essentiel ?

J’ai trouvé mes joueurs fatigués avant Noël. J’ai beaucoup discuté avec mon capitaine et mes co-capitaines. Ils portent un regard extrêmement réaliste et intéressant sur ce que nous avons à faire. Et ce sont eux qui m’ont conforté sur la philosophie à avoir, que pour gagner des matchs, on se doit d’être intransigeant sur la motivation et qu’il y a certaines exigences auxquelles on ne peut pas couper. Et je suis d’accord : beaucoup de joueurs peuvent offrir beaucoup plus. Nous avons beaucoup de chance d’avoir un vestiaire sain et qui fonctionne bien. J’espère que sur la glace, on se mettra au diapason.

Recueilli par Gaëlle Louis