Mona Francis : « Je vise une médaille à Paris »
Mona Francis a 21 ans quand elle perd sa jambe droite dans un accident de moto. Depuis, elle s’entraîne avec un rêve : avoir une médaille aux jeux paralympiques de Paris en paratriathlon. Portrait.
Victime d’un accident de moto en 2011, Mona perd sa jambe droite. Après ce drame, Mona s’inscrit en 2012 en natation handisport pour rencontrer d’autres personnes en situation de handicap. Après quatre ans de pratique en loisir, elle prend goût à la compétition et se retrouve championne de France en 2017. Elle ne s’en cache pas pour elle, c’est « une fierté de porter le maillot tricolore surtout sur une compétition comme les Jeux Paralympiques qui plus est à Paris. Cela sera l'occasion pour moi de mettre en avant les partenaires et les clubs qui m'ont soutenu depuis le début dans mon projet. » Une localisation qui n’avantage pas les para-athlètes : « je n’ai jamais couru à Paris, on n’a eu aucun avantage sur le tracé de la course. On n’a pas été aidé pour connaitre la course avant. Je suis vraiment attristé que ça n’ait pas été mieux gérer. Le tracé pour Los Angeles 2028 est déjà fait et est connu par les américaines. »
Le triathlon, comme une évidence
Alors qu’elle n’était pas sportive de base, Mona s’est directement dirigée vers le paratriathlon. Elle avait pris l’habitude de travailler l’été en tant que maître nageuse sur les bords de mer, la natation était déjà son sport de prédilection. 750m de natation, 20km de cyclisme et 5km de course à pied attendent Mona Francis sur chaque épreuve. Cette discipline paralympique a vu le jour dans des Jeux en 2016 à Rio.
En forme pour les Jeux Paralympiques ?
La semaine dernière rimait avec reprise en compétition pour la championne d’Europe en titre. Au Japon, à Yokohama, elle a terminé quatrième à un peu plus de 40 secondes du podium. Une prestation rassurante dans cette course réunissant les meilleures mondiales : « ça s’est très bien passé, la forme est là. Je manquais un peu de rythme après la trêve hivernale mais je suis satisfaite, j’ai fait une très bonne course. Je n’ai jamais été aussi proche du podium mondial. »
Ce seront les deuxièmes Jeux Paralympiques (JP) pour la Française. Une histoire peu commune puisqu’elle n’avait pas le niveau pour participer aux Jeux de 2020 au Japon. La crise du Covid-19 avait décalé la compétition, lui permettant d’exceller avec une sixième place en 2021. Une chance et un honneur pour la ligérienne : « lorsque j’y suis allé c’était vraiment une découverte. Je ne suis plus dans l’euphorie de mes premiers Jeux, je vise une médaille à Paris. »
Un matériel onéreux
Dans un an, la paratriathlète sera mieux équipé pour performer. Alors qu’elle devait se faire prêter ses matériels de course à chaque compétition, elle devrait avoir le sien pour les prochains Jeux Paralympiques (JP) : « ça serait idéal de l’avoir avant la fin de l’année. Les sponsors sont intéressés car les JP sont en France. »
Aujourd’hui, elle a 32 ans et rêve de médaille aux Jeux Paralympiques de 2024. Prochaine échéance ? Les championnats d’Europe cet été où elle devra conserver son titre de l’année passée.