24H du Mans. Le Ligérien Esteban Masson prêt à relever le défi

La plus belle semaine de course est lancée. Esteban Masson, Ancenien de 20 ans, s’apprête à disputer pour la première fois les 24h du Mans, les 15 et 16 juin. Champion d’Europe d'Eurocup-3, il a quitté la monoplace pour l’endurance cette saison. Rencontre avec ce jeune talent.

Jun 11, 2024 - 15:17
Jun 11, 2024 - 20:21
24H du Mans. Le Ligérien Esteban Masson prêt à relever le défi
La Lexus RC GT3 n°87 que pilotera Esteban Masson aux 24h du Mans

Sans même le voir, on distingue le sourire d’Esteban Masson à l’autre bout du fil. Le jeune homme de 20 ans, né à Montréal, a grandi à Ancenis en Loire-Atlantique. Désormais, difficile de trouver un domicile fixe, entre les entraînements physiques près d’Annecy et les courses d’Endurance aux 4 coins de l’Europe. Champion de France junior de karting en 2019, champion de France de Formule 4 en 2021 et champion d’Europe d’Eurocup 3 en 2023, le franco-canadien possède une armoire à trophées déjà bien remplie.

La suite logique des choses était de poursuivre en monoplace, de gravir encore les échelons, pour espérer atteindre un jour le rêve du jeune pilote, la Formule 1. Mais après une offre irrefusable, direction l’endurance à bord d’une Lexus RC GT3 du team Akkodis, en LMGT3. « Ça se passe super bien, j’essaye de m’adapter au mieux à cette nouvelle discipline ! J’ai de très bons coéquipiers et un très bon team pour ça », nous raconte l’intéressé, avant d’ajouter « On manque encore de performance, nous ne sommes pas là où nous voudrions être. Mais le boulot est bien fait et on continue de progresser. » 15ème au 6h d’Imola et 14ème au 6h de Spa, la Lexus ne joue, pour le moment, pas les premiers rôles.

Une première pleine d’excitation

Ancenis est à 1h30 de voiture du Mans. Pourtant, le jeune pilote n’a jamais mis les pieds aux 24h. « C’est drôle, je me suis fait la réflexion avec des amis. Je ne me suis jamais rendu aux 24h du Mans, même en spectateur. Je vais découvrir cette course pour la première fois en tant que pilote. C’est encore plus spécial, plus fou ! », nous confie le jeune homme. Une découverte même si le Ligérien connaît bien la Sarthe et la ville des rillettes. « J’ai beaucoup roulé en karting au Mans. Le circuit Bugatti est la première piste sur laquelle j’ai roulé en Formule 4 et j’ai fait ma terminale sport étude au Mans. »

Revenir dans la région, qui plus est pour une course, est forcément spécial. « J’ai toujours voulu faire du kart depuis que j’ai 3 ans, mais j’étais au Canada. Mon père a attendu mes 7-8 ans en France pour me faire débuter. Il voulait être sûr que c’était bien ce que je voulais faire ! C’est ici que j’ai grandi, que ma passion s’est développée. Ça va être spécial d’y retourner » ajoute-t-il.

La Lexus d'Esteban Masson en piste en début de saison. L'épreuve mancelle est la 4ème manche du championnat du monde d'endurance.

L’âge d’or de l’endurance

La course des 24h du Mans est, sans l’ombre d’un doute, la plus mythique du sport automobile. 100 ans d’histoire, 13,626 km de circuit, pilotes d’exceptions et histoires à en dormir debout, qui peut se targuer d’une telle légende ? Malgré ça, le double tour d’horloge, et plus généralement l’endurance, ont connu une période plus creuse.

L’édition du centenaire accompagnée du retour en nombre de constructeurs (9) en Hypercar (catégorie reine des 24h) ont donné un second souffle à la discipline. Ferrari, Porsche, BMW, Lamborghini, Toyota… se disputeront la victoire, dans ce qui ressemble au plateau le plus révélé de l’histoire de la course. « C’est l’âge d’or de l’endurance, la discipline grandit de plus en plus. Pour le début d’un nouveau centenaire, il n’y a jamais eu autant d’Hypercar. Le niveau va être super relevé. C’est gratifiant de pouvoir y participer dès ma première année. Il va falloir être au niveau. »

Le ton est donné par Esteban. Bien mangé, bien dormir (pour citer un célèbre footballeur), tel est son programme. La ligne droite des Hunaudières l’attend. La nuit sarthoise, le brouillard, (et la pluie ?) aussi. Cette terre de légendes va peut-être en accueillir une nouvelle. Le jeune homme a encore des kilomètres à parcourir et du bitume à avaler, avant d’espérer prendre le départ en catégorie reine. « Mon objectif est d’être pilote professionnel. Finir en Hypercar serait vraiment exceptionnel », conclu la pépite. Prudence est mère de sûreté dit-on. Alors, on se donne rendez-vous dans 10 ans ? Même jour, même heure, même pommes.