D1 Hockey - Michael Luba : « Jouer la Ligue Magnus avec les Corsaires »

Pour sa 5e saison en France, Michael Luba a posé ses valises dans la Cité des Ducs. Ce Québécois de Montréal n’a pas mis longtemps à s’adapter à ses nouveaux coéquipiers. Le gardien Canado-Polonais est à la tête de la meilleure défense du championnat. De quoi lui donner des envies de Ligue Magnus avec les Corsaires. 

Feb 12, 2024 - 19:31
Feb 12, 2024 - 19:34
D1 Hockey - Michael Luba : « Jouer la Ligue Magnus avec les Corsaires »
Michael Luba dans ses buts en avant-match
Cette saison n’a pas démarré sous les meilleurs auspices avant un réveil tonitruant. Comment avez-vous trouvé la force mentale pour inverser la tendance ?

Je me rappelle avoir reçu un coup de fil des dirigeants m’annonçant que nous allions commencer la saison avec 6 points de pénalité. Sur une saison à 26 matchs c’est énorme. Ça fait mal. Tu te dois de tout donner mais ça fait chier (sic). Sans ce retrait de points, nous serions leaders. Ça a pu nous peser en début de saison mais ça nous a forcé à redoubler d’efforts. 90% de l’équipe a été changé. Ça demande du temps d’apprendre à se connaître et de trouver des automatismes. 

Défensivement aussi vous avez eu besoin de temps pour vous connaître et devenir l’équipe qui encaisse le moins de but en D1…

C’est beaucoup d’échanges. Quand je jouais à Cholet, la brigade défensive était l’un de nos points forts. Il a fallu apprendre à se connaître. Jauger les qualités des uns et des autres. Ça demande du temps de s’adapter. Au début de saison c’était difficile d’anticiper les mouvements et les décisions de mes partenaires. C’est devenu presque automatique. Ca passe aussi par la vidéo et des débriefs de séquence de jeu au tableau noir. 

Aimer défendre c’est essentiel…

On m’a toujours dit que pour espérer gagner un championnat il fallait s'appuyer sur une défense solide. Tu ne peux pas gagner un championnat sur des scores de 7-6 ou 7-4… Les playoffs se jouent sur des détails. C’est souvent des petits scores. Pour gagner il faut que la ligne offensive soit autant investie que nos défenseurs. 

Le coach, Martin Lacroix, a récemment été dithyrambique au sujet de tes performances. Vous êtes déjà à 5 clean sheets cette saison… 

J’ai beaucoup aimé notre conversation avant de signer à Nantes. Je pense qu’il en rajoute un peu. J’essaie juste de faire mon boulot, d’arrêter le palet. Chaque soir je veux donner le maximum pour permettre à mon équipe de gagner. L’objectif c’est de voir des sourires sur les visages sur la glace et dans les tribunes.

Qu’est ce qui t’as donné envie d’être gardien de but ?

J’étais un bon joueur de hockey. Vers l’âge de 7 ans, on perdait beaucoup, on encaissait beaucoup de but…  Dans les derniers matchs de la saison, notre gardien a refusé de s’équiper (rires) ! J’ai dit à mon père que je pouvais essayer de le remplacer. J’ai fait un super match. Ça a fini à 2-2 et je ne suis plus jamais sorti des buts. Une carrière se joue à des petits détails. Il faut être chanceux. 

Tu es Canado-Polonais, deux grand pays de hockey. De quel côté te vient cette passion pour ce sport ?

Je suis né au Canada après que mes parents aient immigré en provenance de Pologne. Mon père s’est découvert un intérêt pour le hockey en zappant sur les chaînes de télévision. Petit à petit, il s'est pris de passion pour les Canadiens de Montréal. On regardait les matchs ensemble chaque soir. C’est comme ça que j’ai commencé à enfiler les patins. 

Tu as fait le chemin inverse de tes parents à l’adolescence…

Oui toute ma famille est en Pologne à l’exception de mes parents et de mon frère. À l’âge de 15 ans je n’ai pas été conservé dans mon club au Canada. Forcément j’étais déçu. J’ai eu l’opportunité d’aller jouer en Pologne pour 1 mois. Je résidais chez le président du club. J’ai appelé mes parents pour leur dire que ne rentrais pas… L’aventure a finalement duré 4 ans. C’est comme ça que j’ai découvert la culture et je me suis rapproché de ma famille sur place.. J’y ai même rencontré ma femme. 

Tu parles parfaitement le polonais ?

Oui mes parents m’ont appris la langue. Je parle français, anglais, polonais. J’ai appris le slovaque lors de mon passage en Slovaquie. Je suis également en train d’apprendre l’espagnol sur mon temps libre. C’est quelque chose que j’aime faire. 

Qu’est-ce qui t’as convaincu de t’engager dans le projet nantais ?

J’ai toujours voulu me positionner dans un grande ville ayant l’ambition d’atteindre la Ligue Magnus comme Nantes ou Marseille. Ça faisait 3 ans que j’étais à Cholet. Je n’ai pas reçu d’offre. Mon très bon ami au club Jeremiah Luedtke m’a dit de patienter et qu’il y aurait peut-être une opportunité à Nantes. Il a glissé mon nom à François Dusseau, directeur technique du club, qui a commencé à me bombarder de message. Parfois un peu trop (rires), mais c’est ça le sport…. Il se dévoue corps et âme pour le club. 

Tu as eu d’autres opportunités à l’étranger ?

Tout le monde pense que c’est facile de trouver un bon club après 4 bonnes saisons en D1. Le marché des gardiens est particulier. C’est un peu bouché. Je n’ai pas encore eu ma chance. 

Tu te projettes à Nantes malgré ce contrat d’une saison ?

Je pense vraiment au projet de Magnus. Je voudrais monter avec Nantes. L’idée c’est d’évoluer au plus haut niveau. C’est ma 5e saison en France. J’ai obtenu de bons résultats avec mes équipes. J’ai 29 ans, il n'y a plus de temps à perdre. 

Tu te plais à Nantes ?

Quand j’habitais Cholet on venait se baladait ou manger au restaurant avec ma femme. C’est une très belle ville. Je ne fermerai jamais la porte à Nantes. Cette ville fait partie de mon histoire. J’espère remporter un titre avec les Corsaires ! 

Retrouvez toute l'actualité des Corsaires dans le Journal Nantes Sport du mois de février 

Matthieu BELLÉE Journaliste au Journal Nantes Sport