Cette Vielle Dame est-elle intouchable?
Ce soir (21h), face à la Juventus Turin, Nantes aura face à lui un affrontement auquel il n’est pas habitué. Sans être intraitable en championnat, les italiens partent largement favoris de ce choc. Pour renverser la situation, les canaris devraient s’appuyer sur ce qu’il savent faire de mieux: un bloc bas et du jeu de contre attaque.
Dans le riche histoire qui lie Turin à l’Europe, une seule équipe française est venue l’emporter sur sa pelouse, en 16 tentatives possibles. Un chiffre qui a de quoi refroidir plus d’un supporter nantais. Pourtant, ce seul revers date de novembre, quand le Paris-SG de Mbappé et Messi était venu s’imposer au Juventus Stadium (1-2). Un énième rouste qui envoyait Rabiot and co jouer la compétition du dessous. Une lourde désillusion, ajoutée à cela la pénalité de 15 points infligée en championnat, synonyme de crise à tous les étages dans le club du Piémont. Nantes est prévenu: il affronte ce soir une bête de scène. Mais une bête blessée.
Une défense et des questions
« Nantes n’a perdu qu’un match depuis la Coupe du Monde, face à Marseille. C’est une équipe très solide ». Massimiliano Allegri, l’entraîneur turinois, a bien révisé ses fiches. En effet, à défaut d’être transcendant dans la zone offensive, cette défense ne prend que très peu de buts. Une stat parlante? Nantes est l’équipe qui a prit le moins de buts (2), dans les cinq grands championnats en 2023. Sans surprise, Antoine Kombouaré restera fidèle à ses idéaux, en instaurant un système défensif compact. Une moindre mesure puisque les assauts turinois risquent de défiler. Nantes continuera-t-il sur sa lancée, en gardant sa cage inviolée? Espérerons-le. Pourtant, la tâche s’annonce immense. Privé de Pallois (reprise), Merlin (blessé) et Joao Victor (pas qualifié), ainsi que d’un Castelletto diminué physiquement, le coach kanak devrait aligner une défense à quatre, sans trop de repères. Charles Traoré, en difficulté cette saison, aura la lourde responsabilité de défendre sur Di Maria. « On peut prendre une fessée », a même évoqué le coach nantais. « Il faut que l’on soit capable de défendre, et également de créer des problèmes ». La consigne est donc claire. Face à une attaque de classe mondiale (Vlahovic, Di Maria, Chiesa), Nantes devra montrer une solidité à toute épreuve. Et espérer ne pas « hypothéquer ses chances avant le match retour ».
Cette Juve n’est pas imperméable
« En terme de qualités individuelles, la Juve est largement supérieure », analyse Elvin De Fazio, journaliste spécialiste du club. Sur le papier, Nantes ne pèse évidemment pas le poids de son adversaire du soir. Sauf que la Juventus est monument en péril. Éliminée laborieusement de la Ligue des Champions (5 défaites sur 6), elle n’est plus le rouleau compresseur de le dernière décennie. Cette saison, les turinois ont logiquement perdu face à des équipes largement en-dessous d’elles. La défaite à domicile face à Monza (0-2), en janvier dernier, en est la preuve. Fort de trois succès d’affilée, la Juve n’est pour autant pas en mesure d’aborder le match à la légère. La Ligue Europa est « le chemin le plus sûr pour aller en Ligue des Champions » a souligné Massiliano Allegri à ses joueurs. « Je ne sais pas si nous sommes favoris. On se doit de respecter cette équipe de Nantes » a-t-il mentionné. Peu de gens croiront les paroles du manager. Mais d’un autre côté, la Juve n’a jamais aussi friable. Mollet, nouveau facteur x de cette équipe, accompagné de Blas et Guessand, devront exploiter chaque brèche laissée par la défense italienne. Antoine Kombouaré, ne s’interdit pas de croire à un miracle. « On a envie de continuer de rêver. Ce qu’on réalise est exceptionnel mais on a encore faim de victoires ». A eux de jouer.