Voile : à un an de la Jacques Vabre, Matthieu Perraut apprivoise son bateau
C’est à la maison, dans la baie de la Baule, que le skipper Matthieu Perraut apprivoise son nouveau jouet : un Ocean Fifty, monstre des mers de 15 mètres par 15. Avec son sponsor Inter Invest, il prépare la prochaine Transat Jacques Vabre, la 3e de sa carrière, mais la première sur un bateau de cette dimension.
C’est un personnage peu ordinaire. Matthieu Perraut est un enfant du coin, partagé entre Saint-Malo chez son père et Pornichet du côté maternelle. S’il découvre la navigation dans la baie malouine dès son plus jeune âge, c'est sur les terrains de rugby qu'il fait ses armes. Le bac en poche, il devient architecte à Versailles. Son avenir est tout tracé : accumulé de l’expérience jusqu'à ouvrir sa proche agence. Pourtant un an après, la voile le rappelle. Marin d’eau douce, il achète un mini de 6m50 surnommé Rhino en 2016 et se lance. Avide de compétition, il prépare la mini transat Jacques Vabre, un déclic.
Un parcours multi-classe
Maintenant installé à Pornichet, le skipper, veut se dédier entièrement à la voile. Avec son partenaire Inter Invest, il enchaîne les courses. En 6 ans, son palmarès s’étoffe : 2e de la Mondial Class40, 3e de la 40' Malouine Lamotte et surtout 7e de la transat Jacques Vabre en 2023. Matthieu fait un pas dans la cour des grands, les Ocean Fifty. Sur les conseils de Sébastien Rogue, un autre pornichétin, il rachète un trimaran et le retape. “ Je suis porteur du projet, c’est important pour moi de créer ce bateau. On a tous beaucoup travaillé sur le bateau, c’était obligatoire. En tant qu’architecte, c’était un peu comme un chantier de maison, mais ici, tout le monde est très investi et concernés”.
Géant des mers
“Il ne faut pas penser que l’on sait tout, je me suis entouré de beaucoup de personnes pour en arriver là”. En effet, sur l’Ocean Fifty Inter Invest, c’est un groupe de 5 personnes qui s’affairent. Préparateur technique et mental, co-skipper, capitaine, ou même manageur d’équipe, le pornichétin a su s’entourer pour atteindre ses objectifs. En ligne de mire la Transat Jacques Vabre et la Route du rhum, des courses exigeants que le skipper apprécie et pour lequel il s’entraine ardemment. Chaque semaine : une séance de préparation physique, de cardio et de pilate pour préparer le corps et l’esprit à ces conditions difficiles. “Sur des courses comme ça, tu as faim, tu as froid, tu es mouillé, c’est comme un jeu d’échec, il faut bouger vite et intelligemment”. “Un jeu” que Matthieu Perraut prend tout de même très au sérieux visant, il espère le plus haut possible.
Louise Dugast