Julien Zoa, mission maintien

Assis dans les tribunes, Julien Zoa contemple la salle vide de la Trocardière. Un endroit où il se sent bien, chez lui. À l’Hermine depuis 2021, il a d’abord été assistant coach avant de prendre la suite de Jean-Marc Dupraz écarté de son poste d’entraîneur en avril. « Je passe actuellement mon dernier diplôme pour pouvoir entraîner en professionnel. Je ne pensais pas être si tôt à la tête de l’équipe », confie l’entraîneur de 38 ans. 

Passé par Gries Oberhoffen en Alsace avec notamment un rôle d’assistant coach, Julien Zoa connaît l’Hermine depuis un long moment grâce à son parcours de joueur. « J’ai joué à Basse-Indre une année. Ce qui est marrant, c’est de se dire que tu allais voir les matchs de Nantes, tu supportais une équipe dont tu ne connaissais pas l’histoire et qu’aujourd'hui tu te retrouves à ce poste-là ».

Une première gravée dans la mémoire 

Le 18 avril dernier, pour son premier match sur le banc nantais en tant qu’entraîneur principal, Julien Zoa et ses joueurs recevaient Orléans. Sur une série de dix défaites sur les onze derniers matchs, le Nantes BH doit se relancer pour acquérir son maintien. Une victoire 76-63 qui restera dans la mémoire du coach pour ses débuts à domicile. « C’était un moment inoubliable. J’étais très content car je l’ai partagé avec les joueurs, le staff et le bureau. Une victoire que j’aimerai dédier à Gérard Vitel, un bénévole du club qui nous a quittés récemment et qui était venu me voir à la fin du match, il était très content pour nous ». 

Un leader avec sa philosophie 

Meneur d’hommes, Julien Zoa veut une proximité avec ses joueurs. « Je ne suis pas ami avec eux, mais j’apprends à les connaître, à savoir qui ils sont. Je suis dans l’échange et le partage avec eux que ce soit sur ou en dehors du terrain ». 

Après avoir fédéré le bureau quand il était assistant coach, le nouvel entraîneur nantais doit désormais fédérer un groupe avec ses idées. Beaucoup de tirs, de l’agressivité en défense, des principes de jeu basés sur un basket total. « J’aime bien quand ça va vite, qu’on contrôle le jeu à notre rythme et non pas à celui de l’adversaire ».

Une équipe à la peine mentalement… 

Cinq minutes fatales dans le dernier quart-temps contre Châlon-sur-Saône, un deuxième quart à Châlon-Reims perdu 20-7. Les Nantais connaissent des trous d’air qui coûtent cher. Un constat qui montre les lacunes mentales des basketteurs nantais cette saison. « C’est le point le plus important, mentalement on n’y est pas cette saison. Tout le monde dit qu’on ne devrait pas être à cette place-là, moi je dis que si ». 

Un aspect primordial auquel Julien Zoa essaye de travailler auprès de ses joueurs comme avec JaCori Payne pour qui, il a une phrase spéciale pour le motiver pendant les matchs. « Je ne vous dirai pas la phrase, je la garde pour moi ! » (rires)

… mais concernée par le maintien 

« Cette équipe voulait aller en play-off. Ils n’accusent toujours pas le coup de ne pas y être. J’essaye de les recentrer par rapport à ça ». La mission est claire pour Julien Zoa et ses hommes, avaler la déception de la non-qualification en play-off et se focaliser sur le maintien. « Je ne suis pas là pour les convaincre car si je dois les convaincre c’est qu’ils n’ont pas compris les enjeux d’aujourd’hui. Je veux juste qu’ils me suivent et on va se battre pour se maintenir ». Prendre les matchs les uns après les autres avec une seule ambition : la victoire. 

Un match décisif contre Saint-Quentin ? 

Opposés au leader Saint-Quentin, les Nantais auront fort à faire. Une victoire permettrait à l’Hermine d’acquérir un maintien plus qu’espéré. Un match compliqué face à la meilleure défense du championnat. « Julien Mahé est un entraîneur que je connais bien, au top humainement. J’ai regardé leurs derniers matchs pour essayer de comprendre leur manière de jouer ».

Il faudra se méfier de Terrell Gomez à la mène et Mathis Dossou-Yovo en pivot qui forment une colonne vertébrale très solide. « L’objectif va être de perturber ces joueurs et de trouver des brèches offensivement et défensivement ».

La dernière à la Troc’

« Il faut conquérir notre public, en ce moment notre salle ne nous appartient pas ». Avec aucune victoire à domicile devant plus de 3.000 personnes, l’Hermine espère faire de ce dernier match à domicile une belle fête. Une Trocardière gonflée à blanc derrière les joueurs de Julien Zoa et qui devront faire plus de bruit que la centaine de supporters de Saint-Quentin qui font le déplacement. « Il faut enflammer la salle, j’ai envie que les deux équipes gagnent, que ce soit sur le terrain ou sur les tribunes. Je suis convaincu qu’on peut gagner ensemble ».

En fin de contrat à la fin de la saison, Julien Zoa ne pense pas à l’avenir. Dans l’instant présent, il n'a qu'une pensée en tête : battre Saint-Quentin et maintenir le Nantes Hermine Basket en Pro B.