FCN Féminines - Lalia Storti : « L’OL ? On a envie de rejouer ce type de matchs ! »
Après plus de 10 ans saisons au plus haut niveau, dont une majorité en D1, Lalia Storti apporte son expérience à un effectif jeune. Milieu relayeuse technique, elle fait partie du trio de joueuses, sur lequel s’appuie le coach Nicolas Chabot, sur et en dehors du rectangle vert. La nouvelle numéro 7 du FCN aspire à retrouver l’élite du football féminin alors qu’elle s’engageait il y a quelques mois pour jouer en D3…
Tout va pour le mieux en ce moment pour les féminines du FCN…
Quelque chose de positif s’installe. Il y a 6 mois on ne s’imaginait pas être à cette place. Il faut tout faire pour occuper l’une des deux premières places. On mérite notre classement. Sur le plan personnel, j’avais perdu ce côté humain en D1 et même parfois en D2. J’avais besoin de retrouver un projet comme celui-là.
Une fois qu’on a goûté au sommet, difficile de s’imaginer ailleurs, non ?
Complètement. Aujourd’hui on ne peut plus reculer. On a réussi à créer un groupe en début de saison. Ça se ressent sur le terrain. On est solidaires, on s'investit dans ce projet humain. On fait ressortir le meilleur de nous même.
Tu as déjà inscrit 4 buts cette saison (Albi, Marseille, Metz, et Lens). Ce coup franc magnifique à Marseille, synonyme de victoire, vous a permis de prendre conscience que c’était possible ?
Juste avant en première période, on a raté une combinaison similaire. Ça a déclenché quelques rires en tribune. Le second a fini au fond des filets. Ça a été d’autant plus satisfaisant qu’il y a eu un silence total dans le stade. Ce but a libéré tout le monde… Au-delà de ma satisfaction personnelle. C’est un match que l’on garde en mémoire. C’est une référence dans l’aspect mental. On a fait preuve d’une grande solidarité. Le haut niveau c’est aussi savoir gagner sans la manière.
Plus récemment vous avez affronté Lyon en Coupe de France, la référence du football français. C’est un rêve de multiplier les confrontations avec ce genre d’équipes ?
J’ai joué quelques derbys avec Saint-Etienne en D1. Ça fait rêver oui. On a envie de rejouer ce type de matchs. J’ai envie d’affronter le PSG, l’OL ou Montpellier. Ce sont des filles mondialement connues.
Si le résultat n’a pas été en votre faveur (défaite 6-0), j’imagine que la prestation à de quoi vous rendre fières…
Contre Lyon, j’ai senti un groupe nantais à l’aise. On était vraiment décomplexées. En face, il y a de grands gabarits. Cet aspect athlétique a fait la différence en fin de match. Ce sont des joueuses internationales. Ça nous a montré jusqu'où on pouvait aller. Bien sûr, il reste beaucoup de travail mais on a bien tenu pendant près de 60 minutes. Il faut se satisfaire du jeu déployé et de la mentalité entrevue.
C’était un match bonus ?
On y allait pour gagner mais il faut rester lucide. On sait que l’OL est au-dessus de nous. Ce match nous a permis de relever notre niveau d’exigence. Même si le score peut paraître lourd, si on est capable de jouer de cette façon contre Lyon, on doit être capable de le faire pendant 90 minutes contre des D2.
Qu’est ce qui vous sépare du niveau D1 aujourd’hui ?
Pour les tops clubs c’est vraiment l’aspect athlétique. Sur le second wagon de la D1, je pense qu’on peut rivaliser même s’il va falloir redoubler d’efforts pour s’imaginer concurrencer ces équipes. Aujourd’hui, il faut déjà montrer qu’on est au-dessus en D2.
Tu as connu de nombreux clubs dans ta carrière. C’est un parcours normal dans le foot féminin ?
C’était très compliqué d’avoir un contrat il y a 10 ans… Sur cette dernière décennie, l’instabilité était récurrente dans le parcours des joueuses. C’était souvent des contrats d’un an. Forcément, si un club te proposait un peu plus, de l’ordre de 150 euros avec un projet plus abouti, tu partais. Le football a évolué. Il y a des contrats plus longs et on se sent plus investi sur le long terme.
C’est un groupe assez jeune. Tu joues un peu le rôle de la grande soeur…
J’essaye de transmettre du mieux que je peux mon expérience. Si ces jeunes joueuses peuvent éviter certaines erreurs que j’ai pu faire dans ma carrière ça sera déjà bien. Surtout sur l’aspect mental et psychologique. Il faut être soutenue.
Comment se fait la répartition des rôles avec Sylia Koui, capitaine de l’équipe ?
Sylia occupe parfaitement sa mission. Aussi dans le vestiaire où j’avais l’habitude de prendre plus la parole par le passé. Ça me fait du bien d’avoir ce recul. Sylia a un discours très positif et motivant. Il ne faut pas lui en mettre trop sur les épaules. Je sais que c’est lourd à porter. On se partage bien la tâche.
Quelles sont tes qualités sur le terrain ?
En tant que milieu relayeuse je suis au cœur du jeu. Je pense que je peux apporter ma technique et mon expérience en termes de tactique. Je me suis découvert une âme de buteuse (sourire). On a un projet de jeu où les milieux sont mises en avant. C’est enrichissant. En arrivant ici, j’ai dit que j’avais l’impression de découvrir un nouveau football.
Tu as la réputation d’être une joueuse superstitieuse. Tu as des petits trucs avant un match ?
Plus maintenant. Ça devenait infernal (rires). J’ai cassé cette barrière de « toc ». Par exemple, je mettais du parfum avant chaque match. Maintenant j’en suis libéré.
Comment se passe la vie à Nantes ? Tu te vois rester sur le long terme ici ?
C’est une très belle ville. J’habite à 10 minutes du centre ville. Je me sens épanouie. Dès que j’ai du temps libre, j’essaie d’aller me prendre un café. Je me sens très bien à Nantes. Je sors de Saint-Etienne, c’était différent (rires). Après il y aura des négociations. Je me sens épanoui dans le club et aujourd’hui il n’y a aucune raison que je parte ailleurs.
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