Claire Lelarge : « C’est la guerre chaque week-end »

Milieu de terrain du FC Nantes, Claire Lelarge a été élue Canarie du mois de janvier. Elle revient sur le début de saison difficile du club (7 défaites en 7 matchs), puis le regain de forme avec l’arrivée d’Oswaldo Vizcarrondo à la tête de l’équipe. 10e sur 12 de D2 et avec 6 descentes cette saison, la vice-capitaine confirme que chaque match compte pour le FCN.

Feb 11, 2023 - 00:41
Feb 12, 2023 - 13:24
Claire Lelarge : « C’est la guerre chaque week-end »
Photo FC Nantes / Arnaud Duret

Comment expliquer vos difficultés du début de saison ?

Il y a eu énormément de changements dans l’effectif. C’était un vrai coup de poker et la mayonnaise n’a pas pris tout de suite. Quand on commence à perdre plusieurs matchs, les doutes s’installent et on rentre dans un cercle assez vicieux.

C’est aussi un problème offensif, avec la pire attaque du championnat…

On a eu du mal à créer des automatismes. On avait souvent le monopole du ballon mais on n’arrivait pas à être dangereuses jusque dans la surface adverse. Comme je l’ai dit, les doutes se sont vite installés dans les têtes. Donc devant le but, ça a été très compliqué.

Qu’est-ce qui a changé avec l’arrivée d’Oswaldo Vizcarrondo ?

Il a ramené un peu de fraîcheur, il était dans un « mood » positif. C’est sa première fois en tant que coach principal donc il est arrivé avec une motivation énorme.

Son expérience dans le monde professionnel est-elle un vrai avantage ?

On ressent tout de suite qu’il a été joueur, dans la communication, la façon de défendre… Ça nous a énormément aidé, on a beaucoup travaillé défensivement, sur les placements. Même pour les attaquantes, il a l’œil d’un joueur de haut niveau. L’organisation de la semaine a un peu changé aussi au niveau des entraînements, vis-à-vis de ce qu’il a connu en tant que joueur professionnel.

Dimanche dernier, vous avez tenu le point du match nul à 10 contre 11 dans le derby contre La Roche-sur-Yon. Est-ce aussi le symbole d’un groupe qui a retrouvé de la solidarité ?

Malgré les résultats, il y a toujours eu une bonne ambiance dans l’équipe, on n’a jamais baissé les bras. On est restées hyper solidaires, la preuve contre La Roche-sur-Yon. À 10 contre 11, on a quand même réussi à avoir le ballon et à les mettre en danger. On se fait confiance, on se donne à fond. Les objectifs ont changé, il faut absolument qu’on se maintienne donc c’est la guerre chaque week-end.

"On joue comme si c’était des matchs de Coupe tous les week-ends"

Avec 5 matchs sans défaite, vous retrouvez une bonne dynamique pour aller chercher ce maintien…

On y croit, jusqu’au bout. On joue comme si c’était des matchs de Coupe tous les week-ends. Il y a beaucoup d’espoir avec cette série en cours, on a la confiance qu'il nous manquait en début de saison. On est plus adroites devant le but, on gagne nos duels, on est soudées. On est en bas du tableau, donc on se dit surtout qu’il n’y a plus rien à perdre. À nous de nous faire respecter et de montrer nos vraies valeurs.

Justement, vous allez jouer beaucoup de concurrents directs dans la course au maintien d’ici la fin de la saison…

On veut passer un message aux autres équipes. Le début de saison nous a donné une belle leçon de vie, rien n’est acquis. On passe d’une saison dans la lutte pour la montée (2e la saison passée, ndlr) à une saison dans la lutte pour le maintien. On veut montrer qu’on est deux fois plus fortes qu’on ne l’était il y a quelques mois, donc il faut gagner contre chaque concurrent direct.

Il y a aussi à nouveau un beau parcours en Coupe de France avec un gros quart de finale contre Fleury début mars. Comment on aborde une telle affiche quand on a déjà le maintien à jouer ?

Quand on joue contre une grosse équipe, on n’a rien à perdre. L’année dernière, on avait réussi à éliminer des D1 trois fois d’affilée (Guingamp, Soyaux et Reims, ndlr). La Coupe c’est toujours spécial, il n’y a pas de hiérarchie. Elles vont peut-être nous prendre de haut sans s’attendre à ce dont on est capables. On va travailler ce match en analysant l’adversaire pour trouver des failles. Ce serait beau de créer la surprise et d’aller chercher une place en demi-finale. Mais en effet on n’y pense pas trop pour l’instant, on est focus sur le championnat. 

Vous avez été élue Canarie du Mois cette semaine. C’est une distinction individuelle qui vous donne de la confiance ?

Ça fait plaisir. Je me donne à fond aux entraînements et sur le terrain donc c’est une belle récompense. C’est aussi une bonne chose pour le collectif, je ne joue pas toute seule. C’est la preuve que ce qu’on fait n’est pas transparent, donc ça fait du bien au moral, ça donne envie de se surpasser.