FC Nantes /D2 Féminine - Cosson-Frémaux : c’est du solide !
Arrivées ensemble l’été dernier pour renforcer la défense des Canaries, Maureen Cosson (27 ans) et Éva Frémaux (21 ans) se sont imposées comme deux piliers de l’effectif de Nicolas Chabot. Les deux amies sont à la tête de la deuxième meilleure défense du championnat, facteur clé pour bien figurer en D2 F.
Vous êtes à la deuxième place du championnat avec 4 points d’avance sur Marseille… C’est inespéré ?
Maureen Cosson : Je préfère dire que c’est une petite surprise.
Eva Frémaux : Je ne dirais pas inespéré parce qu’on travaille dur pour ça. C’est une belle récompense pour tous les efforts consentis depuis le début. On ne pense plus à la relégation. Il faudrait un sacré coup de mou. On peut mettre ça de côté.
Vous pensez à cette montée en D1 ou ça peut être dangereux ?
MC : On n’en parle pas. On l’évoque parfois mais sans plus. Il n’y a pas vraiment de pression. On ne regarde même pas les points d’avance que l’on a… (elle allume son smartphone pour regarder le classement).
EF : Ah on a 9 points d’avance sur Lens quand même ! Je ne pensais pas. On ne calcule rien. On prend vraiment les matchs les uns après les autres.
Le coach à un rôle à jouer pour vous garder la tête sur les épaules ?
MC : Avec Nico, on n’en parle pas…
EF : Le message depuis la reprise en juillet c’est de ne pas calculer et de voir où ça peut nous mener. C’est dans un coin de notre tête mais il faut rester focus et ne pas trop rêver.
Le mois de mars s’annonce décisif avec en point d’orgue la réception de Marseille… On se dit qu’avec un beau mois de mars, vous serez en bonne position pour monter !
EF : Oui c’est vrai. En cas de grand chelem on prendrait une grosse longueur d’avance. On se faciliterait la tâche. Ça va être trois matchs compliqués.
MC : L’objectif c’est de gagner les 3. Ça voudrait dire prendre au moins 7 points d’avance sur Marseille. Il faut voir ce que va faire Nice. Les Lensoises peuvent paraître loin désormais.
Dans cette réussite il faut aussi mettre à votre crédit la 2e meilleure défense de D2… Vous êtes nouvelles au club et on sait que ce n’est pas facile de créer des automatismes en défense…
EF : Ça s’est fait très vite en préparation cet été. On est lancé maintenant. On se connait très bien. On s’est bien entendus tout de suite. C’est la première fille à qui j’ai parlé. On discute de choses et d’autres et évidemment de ce qui se passe sur le terrain. Elle me donne son avis de temps à autre.
MC : Le fait que l’on s’en entende bien toutes les deux facilite la prise de décision et la complicité sur le terrain. Pour jouer le haut du tableau il faut être solide défensivement. Notre jeu est plutôt axé sur la possession et sur le fait de marquer des buts mais on réussit à ne pas trop en prendre, en équipe.
De voir votre capitaine, Sylia Koui, débarquer en défense à vos côtés a été une surprise ?
EF : Ce n’est pas son rôle de départ mais ça ne change pas grand chose pour nous. Je suis axe droit et Maureen axe gauche. Elle a très vite compris et elle s’est fondue dans le moule. On est rodé.
MC : L’objectif c’est de relancer proprement. Avoir un profil comme Sylia avec nous, ça offre d’autres solutions. De par son profil, elle peut jouer le rôle de sentinelle au milieu de terrain en phase de possession. Ça offre de la variété.
Quelles sont les principales qualités de l’une et de l’autre ?
MC : Eva c’est notre DJ
EF : Que des bonnes musiques (rires). Je mets un peu de tout mais il y a peut être plus de musiques urbaines. C’est à la demande aussi. Maureen sur le terrain, c'est la sérénité qui la caractérise. C’est une joueuse intelligente dans ses choix et son placement et elle a une bonne qualité technique. Une grosse frappe de loin également. Elle fait partie du quatuor de leaders. Elles ont chacune un rôle. Ce sont nos relais avec le staff.
MC : Eva excelle dans les duels et dans l’anticipation pour couper les trajectoires… Elle a plus de vitesse que Sylia ou moi. Elle fait des petites percées balle au pied aussi. C’est une autre de ses forces.
Maureen, en tant que vendéenne, tu étais supportrice du FC Nantes avant de signer ?
MC : Mon premier maillot de foot était celui de Nantes. C’était plus compliqué quand je jouais les derbys avec mon club de La Roche contre le FCN en D2… Ce n’était pas un rêve mais je suis contente de porter ces couleurs. Mes potes et ma famille supporte le club. J’en ai fait des matchs à la Beaujoire (sourire) !
Toi Eva, tu viens de Lille et tu es trop jeune pour avoir connu le FC Nantes au top…
EF : Je sais que le FCN est un club historique du championnat mais je n’ai pas connu les grandes heures…
Maureen te parle un peu de l’histoire du club ? C’est elle qui éduque ses coéquipières à l’histoire du club ?
MC : Oui avec Camille et Mélodie. Ce sont les filles du coin.Les autres ne connaissent pas l’hymne à la Beaujoire. C’est honteux (rires) !
EF : Elle le connait par coeur
MC : Forcément !
EF : Après chaque victoire, on le met dans le vestiaire ! On est pas encore rodé sur les paroles…
Vous n’avez pas le même parcours… Quelle est la différence d’approche entre le monde amateur et pro ?
MC : Il y a une grosse différence. Je bossais 39 par semaine et je m’entrainais le soir avec La Roche. C’est un autre monde. On travaille beaucoup plus de choses et on est forcément plus performante. Il n’y a pas de mystères.
EF : J’ai fait des études mais je me consacre pleinement à ma carrière. J’ai eu la chance de ne connaître que des clubs pros.
J’ai vu que tu avais une grosse passion pour la moto Maureen…
MC : Il ne faut pas trop en parler (rires). Je n’ai pas le droit d’en faire avec mon contrat. C’est une grosse frustration mais c’est comme ça. J’en faisais tout le temps. Je n’y ai pas touché depuis que je suis au FCN.
EF : Oublier le foot un peu ça fait du bien. J’aime bien être tranquille chez moi ou m’aérer la tête et découvrir d’autres paysages.
