Nationale 2 : Stade Nantais : Pierre-Edouard Tassignon, toulousain sur le tard    

Bien que né dans la ville dont le cœur bat au rythme de son illustre club, le Stade Toulousain, le pilier des Eléphants Pierre-Édouard Tassignon n’est arrivé au rugby que sur le tard. Un parcours qui ne l’a pas empêché de vivre de sa passion aujourd’hui, en y mettant une grande part de sa personnalité.

May 1, 2025 - 11:16
Avr 16, 2025 - 16:47
Nationale 2 : Stade Nantais : Pierre-Edouard Tassignon, toulousain sur le tard      

Ce qui surprend en premier chez le jeune homme, c’est sa voix. Pas un soupçon d’accent pouvant révéler qu’en plus d’être né dans la Ville Rose, il y a passé ses 15 premières années. « Et pourtant, c’est bien vrai, assure-t-il dans un rire. Mes parents sont de Caen donc à la maison, je n’ai jamais entendu l’accent toulousain. Quand je rentrais dans ma famille non plus, les amis les plus proches n’étaient pas de Toulouse : donc il n’y a finalement qu’à l’école et dans mes activités que j’entendais le phrasé et l’accent de la région. Mais c’est vrai qu’il est assez bizarre qu’ayant passé toute mon enfance et adolescence là-bas, je ne m’en sois pas imprégné ! »

« J’ai toujours aimé être au milieu des duels ! »

Un réfractaire aux spécialités locales ? Possible puisque même le virus du rugby a mis longtemps avant d’infuser et de le gagner. Commençant par le football, ce fou de sport pratiquant en parallèle le tennis ou le judo, c’est parce que l’ado de l’époque ne se retrouvait pas dans les valeurs du ballon rond que ses amis lui ont proposé de les rejoindre un jour à un entraînement et tester l’ovalie. « J’avais déjà un gabarit plus costaud que la moyenne pour mon âge, cela a dû aider (sourire). Au foot, je jouais défenseur central donc j’avais déjà ce plaisir à aller au contact et être souvent au milieu des duels (rire). Après la séance, le coach était visiblement content de m’avoir, et j’ai donc continué à venir. Tout de suite, l’ambiance, la mentalité, la vision de ce que doit être le sport m’a beaucoup plu. »

C’est donc au sein de l’Union, un club de la banlieue toulousaine, que Pierre-Edouard Tassignon devenait le premier rugbyman de sa famille, débutant d’entrée la compétition pour sa première licence.

L’éclosion sur le poste de pilier

« La même année, mon père opérait un changement à 180° dans son boulot et se retrouvait à faire beaucoup d’allers - retours entre Nantes et Toulouse. Au final, mes parents ont décidé de déménager définitivement ici… et j’ai bien sûr suivi le mouvement. Je me suis rapidement mis en quête d’un club plus structuré où j’allais pouvoir progresser, plus vite. Je recherchais vraiment la performance, avoue-t-il. J’ai toujours besoin de me challenger, quel que soit le domaine de ma vie. Je me doutais que ça allait représenter énormément de travail puisque j’avais à peine deux ans de pratique et donc de grosses lacunes techniques puisque je n’avais pas vraiment reçu les bases. »

Mais il faut croire que le potentiel a rapidement été décelé chez PET, intégrant l’équipe junior constituée en grande partie de joueurs issus de Centres d’entraînements labellisés (CEL). N’ayant évolué que sur le poste de troisième ligne, les techniciens nantais l’ont rapidement décalé sur celui de pilier afin de le faire progresser au mieux. « Moi je voulais tout bien faire, j’écoutais et je voulais appliquer tout ce qu’on me demandait car j’avais vraiment envie de rattraper mon retard (rire). D’autant que c’était un peu particulier, puisque ma formation initiale (ndlr : hôtellerie/restauration) ne me permettait pas de bénéficier d’horaires aménagés. Du coup, j’ai quand même fait tout mon cursus jusqu’au bac puis mon BTS avec ce statut un peu hybride par rapport aux autres. »

Un engagement et une passion qui, après un an d’Espoir, lui permettait même d’apparaître sur les premières feuilles avec l’équipe fanion. « C’était génial parce que j’étais en pleine découverte. Je me rends compte aussi que le rugby à Nantes était très différent de celui proposé dans le Sud-Ouest. Ici, il y a besoin de performer et de prouver encore plus alors que là-bas, c’est leur ADN, il y a des histoires familiales pour tous quasiment. Et nous ça nous demande beaucoup d’efforts pour nous rendre attractifs… Ce que le club c’est vraiment très bien faire. »

Gaëlle Louis

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