HBC Nantes : La nouvelle vie de Romain Lagarde
Certain de revenir à Nantes à la rentrée, le Breton formé au club a finalement fait ses valises un peu plus tôt ! Dans l’urgence, avec une envie de retrouver Cologne et l’arrivée d’une petite nouvelle dans la famille, le champion olympique de Tokyo vit une année 2025 à 100 à l’heure.

Lorsque vous avez quitté Nantes en 2019, l’idée de retrouver la cité des ducs était-déjà dans votre tête ?
Je ne sais pas si je peux dire ça comme ça, mais ce qui est certain, c’est qu’il n’y a jamais eu de lien de rompu. J’arrivais à un moment de ma carrière où un peu de nouveauté était attrayant. Depuis que je suis tout petit, mon rêve était de jouer un jour en Bundesliga… et j’ai eu la proposition de Rhein Neckar Löwen. Quand depuis tes premiers pas sur le terrain, tu te dis « Un jour, je jouerai en Allemagne », et que cela arrive, la question ne s’est même pas posée. Mais, aujourd’hui, après six ans, revenir là où tout a commencé pour moi a été une volonté très forte.
Justement, que retenez-vous de ces deux saisons passées Outre-Rhin ?
Déjà, j’ai appris l’allemand (sourire)… J’ai eu la confirmation que le championnat allemand est hyper relevé, encore plus dur que le championnat français. La densité est vraiment là, que ce soit dans le niveau, dans les structures et, bien sûr, dans les salles. Partout où je me suis déplacé, j’ai vraiment pris une sacrée claque. Six mois vraiment top, puisqu’après est arrivée l’épidémie de COVID. C’est à partir de là pour moi que c’est devenu compliqué puisque je me suis retrouvé avec une vie sociale quasi-inexistante, seul, sans mes amis ni ma famille… Lorsqu’il y a eu le confinement, je suis retourné en Bretagne et c’est là que j’ai rencontré ma compagne actuelle et mère de mes enfants (sourire). Elle a pu faire quelques allers-retours jusqu’à la fin de mon contrat et cela a été un soutien évident.
Vous évoquez la densité accrue, la vigilance permanente. C’est aussi ce que vous avez appris, là-bas ?
Tout à fait. J’ai appris à défendre poste 3, cela a ajouté une nouvelle corde à mon arc. Et puis, quand tu joues en Bundesliga, dans une équipe comme RNL, tu es mis sous une lumière encore différente : c’est aussi ce qui m’a permis d’intégrer le groupe pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Le coach de l’époque, Martin Schwalb, avait été celui du sélectionneur de l’équipe de France, Guillaume Gille, à l’époque où celui-ci était joueur à Hambourg. Ils se connaissent donc très bien. Cela restera un moment incroyable pour moi, d’autant plus que j’ai débuté ces Jeux à l’hôtel, entrant dans l’équipe après la blessure de Timothey N’Guessan.
Après cette parenthèse germanique, votre histoire a continué à s’écrire en France, bien loin de vos côtes bretonnes et de votre Lorient natal, à Aix-en-Provence…
C’est certain que le littoral est différent, mais surtout il faisait tellement chaud lors de la prépa estivale (rire) ! On me chambrait d’ailleurs assez souvent là-dessus en me disant que, dans le Morbihan, je ne connaissais pas ça. Aix, c’était déjà, pour moi, un retour à certains repères, puisque c’est Thierry Anti qui m’avait fait revenir, avec pour moi de nouvelles responsabilités. Ça a été un immense tournant dans ma vie personnelle également puisque j’y ai fondé ma famille (ndlr : sa fille, Joy, née le 1er avril 2023). Je n’étais pas spécialement projeté ni posé la question, mais je suis finalement resté là-bas presque quatre ans.
Toutefois, votre retour à Nantes a été acté assez rapidement !
Je suis toujours resté en contact avec Greg, je n’oublierai jamais que c’est lui qui est venu me chercher (sourire). Il est toujours le même, ultra-exigeant, même si, puisqu’il n’a plus à faire à des jeunes de centre de formation, s’est « un peu calmé » (rire) ! Je suis vraiment heureux de le retrouver qui plus est, pour lui, en qualité de coach principal. Et puis, je dois avouer qu’avec le contexte d’urgence, j’étais très content également de retrouver des amis sur place pouvant nous aider ma femme et moi !
Votre début 2025 est en effet tout feu tout flamme !
On peut dire ça, en effet ! Nous jouons à Montpellier avec le PAUC le samedi le 8 février en coupe, Greg m’appelle de suite en me disant qu’ils ont besoin d’un renfort médical et me demande si je suis prêt à arriver plus tôt. Le dimanche, il me rappelle en me disant que Aix-en-Provence a donné son aval. Nous avons eu trois jours avec ma femme en fin de grossesse pour préparer le déménagement et le jeudi, je rejoignais le H à… Montpellier (rire) ! Alors en effet, avoir un pote comme Nico Tournat, dont la femme a pu beaucoup aider la mienne au moment de notre arrivée, a été très rassurant. Et notre petit Marin a pointé le bout de son nez le 4 mars dernier…
Recueilli par Gaëlle Louis