Nantes Basket Hermine : Raphaël Boum : « J’ai su me calmer pour ne pas me cramer »

Après s’être imposé comme l’un des joueurs clé du championnat Espoirs ProB la saison passée, le tout jeune Raphaël Boum avait su prendre le train en marche au pied levé avec l’équipe sénior fanion du NBH pour pallier les absences. Depuis la rentrée, c’est sous un statut professionnel que l’arrière de 19 ans espère gagner sa place en Elite 2 avec son club formateur.

Oct 17, 2025 - 11:17
Nantes Basket Hermine : Raphaël Boum : « J’ai su me calmer pour ne pas me cramer »
@Gaëlle Louis

Après des apparitions remarquées avec les pros en fin de saison dernière, le club vous a proposé d'intégrer l'équipe définitivement. Comment l'avez-vous vécu ?

Raphaël Boum : J'ai eu conscience que c'était une énorme opportunité. Je ne pouvais pas dire non. J'ai été mis en confiance par mon coach Rémi Valin, son assistant Jean-Philippe Besson et évidemment Joris Mercier, mon coach en espoir avec qui j'avais beaucoup travaillé et qui lui aussi intégrait de plus en plus le staff. J'ai eu l'occasion d'énormément échanger avec Mathis Kangudia et Hugo Mienandi qui ont été des relais importants dans mon intégration.

 

« le fait d'être élu dans le 5 majeur la saison dernière a été reçu pour moi comme une très belle récompense de tous ces efforts. »

 

La saison passée, vous avez pu goûter à la Pro B, mais surtout réaliser une magnifique saison en espoir…

Ça a vraiment été une saison détonateur pour moi. Même si nous nous sommes arrêtés en quart de finale lors du championnat Espoir Pro B, nous laissant un petit goût de frustration, l'aventure a vraiment été géniale. On voulait vraiment aller plus loin et je crois que nous n’étions vraiment pas loin de pouvoir le faire. Mais nous avons tous énormément appris et surtout, nous avons passé des moments incroyables tous ensemble. Cela a permis de créer un lien vraiment solide entre nous. Après sur le plan personnel, c'est évident que cela a été un coup de booster énorme... même si je dois avouer que le rythme était compliqué ! J'ai été vraiment soutenu par mes coéquipiers, mes amis, ma famille. Et le fait d'être élu dans le 5 majeur a été reçu pour moi comme une très belle récompense de tous ces efforts.

 

« Continuer mes études m’est apparu essentiel dès la saison dernière. J'ai vraiment besoin de cela, me décentrer du basket. »

 

Cette fois-ci, vous n'êtes plus du tout intégré aux espoirs puisque 100% dédié à l'équipe professionnelle. Votre emploi du temps a pu retrouver un peu de sérénité ?

Oui, il y a un petit retour à l'équilibre dans mon quotidien. Le fait de n'être plus qu'avec les pros me permet même de mieux rattraper mes cours et de parfois assister à mes cours à la fac. Continuer mes études m’est apparu essentiel dès la saison dernière. J'ai vraiment besoin de cela, me décentrer du basket. Et puis, pour mes parents, c'était un impératif. De toute façon, je sais que je suis trop jeune pour me dire que je ne dois faire que du basket. Je suis en Licence éco-gestion et malheureusement je n'ai pas pu tout valider l'année dernière avec ce que j'évoquais, à savoir ce rythme un peu fou. Ça ne m'a pas empêché de valider plusieurs unités d'enseignement. Je n'ai donc juste qu'à en rattraper quelques-unes.

 

«  J'ai été un petit peu dur avec moi-même »

 

Vous évoquez votre famille. On connaît votre grand frère ici à Nantes, passé aussi par le NBH, parti deux ans en Espoir au Stade Rochelais… et de retour sous le maillot nantais avec la réserve en N2. La balle orange est donc dans votre paysage depuis toujours ?

Dans l'enfance, mon père a joué au basket, mais pour son loisir. C'est vraiment mon frère, qui a deux ans de plus que moi (21 ans) qui m'a embarqué dans ce sport. C'est lui qui est parti le premier, à Poissy car nous avions vécu en région parisienne, puis ensuite à Nantes. Moi, je le regardais avec des grands yeux, et du coup, j'ai naturellement voulu passer les détections pour rentrer au Nantes Basket Hermine. Il m'avait dit vraiment beaucoup de bien de la façon dont l'entourage du club était avec les joueurs de la formation, et aussi du CENS qui est un super outil pour les lycéens.

 

On vous sent très liés à votre frère...

Complètement. C'est un point d'ancrage sans lequel cela aurait été peut-être beaucoup plus compliqué pour moi. On débriefe, on échange, on s'appelle beaucoup. Il vient me voir jouer. Après c'est comme ça dans ma famille, nous sommes tous très proches les uns des autres.

 

Vous redécouvrez la Pro B non plus en en tant que stagiaire, mais bien en tant que membre à part entière de l'équipe professionnelle. Qu’est-ce que ça a changé pour vous ?

On se met très vite dans une autre peau que celle d'aspirant ! Quand tu es sur le banc ou aux entraînements et qu'on fait appel à toi, on sent bien qu'il y a le droit à l'erreur car nous sommes encore en formation. Là, je sais que je dois apporter bien et vite. Je pense que j'ai été un petit peu dur avec moi-même d'entrée. Je veux juste bien faire les choses tout de suite, mais je dois veiller à ne pas être dans la sur-exigence et donc à me brider. J'en ai beaucoup parlé avec Rémi qui m'a assuré que faire des erreurs faisait partie de mon évolution et que j'allais apprendre aussi de cette façon. C'était à moi d'en tirer profit. C'est important d'avoir un coach et un club qui veulent faire progresser et donner de la confiance aux jeunes, pas seulement dans le discours mais aussi dans les actes. Et tout cela, je l'ai ressenti. Je pense notamment à ce match contre Blois, où j'ai amené et où il a continué à m'encourager et à me faire confiance sur la rencontre.

 

Cet été 2025 a dû être une vraie pause salvatrice pour vous après tant de sollicitations et d'émotions !

C'est clair que là, j'avais grandement besoin d'une pause et tout mon entourage me l'a bien fait savoir (rire) ! Je suis de nature à avoir du mal à couper. Je suis plutôt du genre même à culpabiliser si je ne fais pas au minimum des séances de musculation et de cardio. Mais j'avoue que j'ai quand même su me calmer pour ne pas me cramer. C'était important que j'arrive frais physiquement et mentalement pour cette rentrée.

 

Comme vous l'évoquiez, vous avez un groupe extrêmement jeune qui a encore besoin de trouver des repères… Même si l'entame de saison apparaît compliquée dans les résultats  (lire par ailleurs), comment en interne vivez-vous ces dernières semaines en termes d'évolution ?

Je conçois que la chose que l'on peut remarquer, c'est que l'on a souffert dans ce premier mois de compétition. Mais ce que l'on ressent tous jour après jour, c'est que collectivement, on se lit plus, on se connaît plus, on se perçoit mieux. C’est quelque chose qui est essentiel pour moi, pour m'épanouir que ce soit personnellement ou dans mon jeu. J’ai besoin des connexions hors terrain. Et c'est vraiment ce qui est en train de se mettre en place avec cette équipe.

 

Recueilli par Gaëlle Louis