Un deuxième bloc mi-figue mi-raisin pour le Stade Nantais
Après deux mois de compétition souvent sur courant alternatif, les Éléphants (9e) ont repris un peu d’oxygène en retrouvant le chemin du succès à domicile. Satisfaisant, évidemment, mais pas suffisant pour prendre les choses pour acquises. Florent Bonnefoy, le manager général et entraîneur des arrières, avec son assistant et entraîneur des avants Sébastien Zaïma, se retournent sur ce que leur groupe a encore besoin d’apprendre. Et regrette les bonus envolés, symboles d’immaturité d’un groupe à polir.
LE BILAN ET LA MISE AU POINT ESSENTIELLE
Comme pour les avis de tempête, il y a généralement quelques prémisses… De la première averse à Marmande (34-33) suivi de l’orage à domicile contre Graulhet en prenant les points « sans engranger du positif » (39-15), la foudre est pourtant tombée à Valence d’Agen (39-15) malgré un regain d’orgueil vu à Salles (26-20). Georges Souvent et ses collègues étaient pourtant prévenus. « Mais cela n’a pas suffi, soupire Sébastien Zaïma. A ce niveau, on n’a pas à être là pour faire du flicage et le pire est qu’ils bossent sérieusement la semaine ! ». Sauf que la compétition n’a en rien acéré les crocs d’un groupe certes secoué par les pépins à répétition.
Mais plus que dans le contenu technique, c’est dans la manière que la défaite dans le Tarn et Garonne a déplu à Florent Bonnefoy, excédé par le manque consistance de ses troupes. « Je n’étais évidemment pas content de ce qui a pu se passer et je pense que tous les joueurs en ont eu conscience. C’est bien la première fois depuis que je suis ici que l’après match a été aussi glacial, reconnaît-il. En rentrant dans le vestiaire, j’ai dit trois mots, j’ai pris ma douche et je suis allé directement attendre dans le bus. Dès le lundi, il y a eu évidemment une explication, mais ils se sont parfaitement rendu compte de ce qui s’est passé et de ce qu’ils n’ont pas montré. »
LE TEMPS DE L’IMMATURITÉ, c’est TERMINÉ…
Si la prise de conscience est « réelle, persistante sur le terrain comme dans le vestiaire », assure Bonnefoy, le constat reste « un cuisant reflet de l’immaturité d’un groupe qui n’a pas été capable de montrer le même investissement que lors du précédent déplacement à Salles, retombant dans de mauvaises habitudes, vues lors de la victoire contre Graulhet. Exemple type de ce qui a été la goutte d’eau faisant déborder le vase de la frustration : avoir perdu le bonus défensif, en encaissant deux essais en cinq minutes. »
« Nous avons été à côté de la plaque sur la première mi-temps, y compris au niveau des avants, avec une production terriblement inconsistante, ajoute Zaïma. Alors certes, ils se sont rattrapés en deuxième, mais ce n’est pas le comportement que l’on peut attendre de guerriers, loin de là. C’est exactement cela : de l’immaturité. La combativité, c’est une question d’attitude, d’état d’esprit, de façon d’être, De la capacité de savoir se faire mal, et cela ne veut pas dire uniquement physiquement… même si dans notre sport cela passe, aussi, souvent par là. Et cela, ce sont des questions de savoir-être sur le terrain. » Appelez cela mouiller le maillot, donner de sa personne : l’orgueil a été mis à mal en octobre et il fallait une réaction. Ça pique mais c’est utile.
… L’HEURE DE L’APPRENTISSAGE S’IMPOSE
La bonne nouvelle est que cette réaction est arrivée à point nommé, sur leur pré et face à « l’adversaire idéal » : Mauléon. Récupérant des éléments clé Malaboeuf et Aubert, malgré un équilibre encore perturbé (lire par ailleurs), les Nantais ont retrouvé un visage plus en adéquation avec les attentes. « On est dans l’an II de cette histoire en Nationale 2 qui se doit être celle de la confirmation. On sait très bien que cela n’allait pas se faire dans la facilité… mais plutôt dans l’humilité », souffle Zaïma. Avec une poule très différente et un retour à la rudesse du Sud-Ouest, il était « impossible d’envisager une progression linéaire par rapport à la saison passée et même à l’échelle de celle-ci, rappelle Bonnefoy. Et pourtant, c’est hyper riche, selon moi ! S’adapter, c’est la clé. Mais on ne peut pas non plus perdre trop de temps. Il est dommage de ne pas avoir conclu la dernière occasion par exemple contre Mauléon, qui nous aurait offert le bonus offensif. Il nous faut maintenant construire sur cette seconde mi-temps et continuer à avancer. Les prochaines semaines doivent nous apporter des certitudes sur ce que nous souhaitons défendre et confirmer sur la durée l'énergie et l'état d'esprit affichés. »
Car la prudence reste de mise boulevard des Anglais, même si la dernière ligne droite de 2025 offrira trois beaux rendez-vous au calendrier. « Rien n’est acquis loin de là et je ne prends pas un bon résultat pour le signe que tout est définitivement réglé. Ils sont capables de me faire une semaine ultra cohérente et se déliter le week-end. J’espère que les leçons sont apprises. »
Gaëlle Louis
