FC Nantes : Luis Castro : « Si ça ne dépendait que de moi, le mercato se finirait avant le premier match »

Vous auriez pu être meilleur à Strasbourg ?

Non, je pensais déjà qu’on avait fait de bonnes choses dès la fin du match. En le regardant à nouveau, j’en suis sûr. Nous avons eu plus de 10 situations dans lesquelles on aurait pu leur faire mal avec une meilleure décision. Nous avons travaillé dessus cette semaine. Je pense que l’équipe a grandi pendant ce match.

Qu’est ce qui vous manque pour prendre la bonne décision ? De la lucidité, de la justesse ?

On a besoin de temps parce que certains joueurs débutent en Ligue 1 et la vitesse d’exécution est différente. Sur nos 3 attaquants titulaires, seul Mostafa Mohamed est vraiment habitué à ce niveau. Avec le temps, ça va venir. On a eu pas mal de situations mais on pouvait en avoir plus avec de meilleures décisions. Je pense qu’on est meilleur que la semaine dernière.

Il y a de la progression dans le jeu sans pour autant avoir de résultats. Il y avait aussi eu 4 défaites sur les derniers matchs amicaux. Est-ce que vous avez cela à l’esprit ? Ça vous met une pression supplémentaire avant le match contre Auxerre ?

Tout dépend de comment tu regardes les choses. Contre le Paris FC en match amical, on le perd mais, pour moi, le meilleur joueur en face, c’était leur gardien. Ça veut dire beaucoup. On a besoin de résultats mais je suis davantage concentré sur les choses que je peux changer dans l’équipe. Si on travaille comme cela, les résultats vont venir. Si je n’étais concentré que sur les résultats, je perdrai en lucidité. Je pourrai mettre l’équipe à défendre en bloc bas avec onze joueurs devant le but mais on ne va pas faire ça. Je suis tranquille. La saison dernière, j’ai aussi débuté avec 2 défaites et j’ai continué à travailler. La chose dont je suis sûr, c’est que je vais faire mon travail à 200%.

« Défendre à 11, c’est beaucoup plus facile »

Si je suis capable de réussir … c’est aux journalistes et au club d’en décider. Dans la semaine, on revient sur beaucoup de choses du match contre Strasbourg. Les joueurs sont attentifs aux détails qui manquent. Ils connaissent leurs erreurs et ce qu’ils peuvent faire de mieux. S’ils sont dans cette état d’esprit, c’est déjà bien. Après, pour réussi à le faire, c’est plus facile pour moi qui regarde le match de leur indiquer que pour les joueurs qui sont dans l’action de le faire. Je sais comment je veux faire jouer l’équipe. Pour intégrer des détails dans mon plan tactique, il va y avoir besoin de temps. Défendre à 11, c’est beaucoup plus facile. C’est pour ça que les meilleurs joueurs du monde sont des offensifs. Je veux apporter cela à Nantes, que l’équipe ravisse les supporters. Je sais qu’il manque encore des choses mais je vais continuer mon travail.

Quelles sont les forces de cette équipe d’Auxerre ?

C’est un adversaire qui est fort dans les transitions offensives. On l’a vu même à 10 contre 11 à Nice au dernier match. C’était déjà une de leur qualité l’an passé. C’est une équipe qui fait des appels dans le dos de la ligne défensive. Il faudra être attentif à ça. Ils ont fait une bonne saison de Ligue 1 l’année dernière avec un coach expérimenté. Quand j’ai joué en Ligue 2 contre eux, c’était le meilleur adversaire que j’ai rencontré. J’ai eu l’occasion de regarder plusieurs de leurs matchs car je les ai joués avec Dunkerque en Coupe de France l’an passé. Ils ont fait une très bonne saison. C’est une équipe très collective.

« Le club me donne le maximum de moyens et le club sait qu’avec ce que j’aurai, je ferai le maximum »

Au niveau des départs avec le mercato, quel est votre discours sur vos attaquants qui sont ciblés ? Vous essayez de fermer la porte au maximum ?

Je travaille pour le club. En arrivant ici, je connaissais la situation française. C’est normal de vouloir les meilleurs joueurs dans son effectif. C’est une décision collective avec le club d’observer les opportunités en termes d’arrivées et de départs. Il y a aussi besoin d’un équilibre financier. Si on n’avait de l’argent infini, je ferais venir quelques joueurs du Real Madrid ou d’Arsenal que j’aime bien. Peut être 2 ou 3 du Paris-Saint-Germain (sourires) mais ce n’est pas possible. Je sais que le club me donne le maximum de moyens et le club sait qu’avec ce que j’aurai, je ferai le maximum. On a besoin d’être tous dans la même direction : le club, les supporters. C’est comme cela qu’on sera fort. Il n’y a pas beaucoup de stades comme le nôtre. Si on me demande si j’aimerai bien garder certains joueurs, peut être que je voulais en garder certains qui sont déjà partis. Avant d’arriver, je connaissais déjà la situation du club, le niveau de la formation nantaise, le contexte du football en France. C’est mon travail de faire les meilleures choses possibles avec tout ce que le club a donné pour moi.

« Si ça ne dépendait que de moi, le mercato se finirait avant le premier match »

On voit certains joueurs comme Matthis Abline qui semblent perturbés. Est-ce que vous êtes pressé que la période de mercato se termine ?

Si ce n’était que ma décision, le mercato se finirait avant le premier match. On ne travaille pas avec des machines. En sortant de l’enceinte du club, les joueurs sont des personnes. Beaucoup de gens parlent avec eux, des rumeurs etc. J’ai 45 ans et l’année dernière il y a eu plusieurs sorties médiatiques à propos de moi. Je suis tout le temps concentré sur mon travail mais on se pose beaucoup de questions, même moi alors que j’entraîne depuis plus de 20 ans. Certains de mes joueurs n’étaient même pas nés. Le mercato, c’est aussi un aspect financier. Au niveau des salaires, la question se pose dans tous les métiers. Si, vous journalistes, aviez une proposition monétaire importante, vous vous poseriez des questions. Alors forcément, si ça ne dépendait que de moi, le mercato se finirait avant le premier match.