Ligue 1 - FC Nantes - Nicolas Pallois : « Déjà finir cette saison et on verra… »
Nicolas Pallois est toujours fringant à 37 ans. En jambes, le solide défenseur nantais multiplie les titularisations, lui qui devait se contenter d’un rôle de « grand frère » en début de saison. Sans langue de bois, le divin chauve réfute le déclin et compte bien aider son équipe à sortir de l’ornière.

Qu’est-ce qu’il manque au FCN pour ne pas se retrouver dans cette position délicate en fin de saison ?
Si on bat Saint-Etienne, Angers et Le Havre, on a 6 points de plus et c'est un autre championnat. On s'est mis dans le bas du classement tout seuls, à nous de nous relever. Depuis la fin d’année 2024, c’est mieux. On a réussi à prendre des points contre les grosses écuries du championnat. À nous de garder cette dynamique. Le calendrier des semaines à venir ne sera pas plus simple.
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Vous avez un déficit de réalisme dans les deux surfaces, comment est-ce que tu peux l’expliquer ?
Dans le football, le plus dur, c'est de marquer des buts. On se crée des occasions. La dynamique est là, et tout le monde fait des efforts, tout le monde travaille. Contre Brest, on est rentré plus de 20 fois dans la surface mais on ne cadre qu’à deux reprises… Il faut être plus juste dans la dernière passe, dans le dernier geste. Il faut qu’on arrive à être plus décisifs et moins naïfs sur coups de pied arrêtés. Dans les deux surfaces. C'est de l'envie, c'est de la détermination, de l’engagement. Il faut attaquer le ballon. Offensivement comme défensivement. Les coups de pied arrêtés, c’est 30-35% des buts dans une saison.
L’équipe est désormais habituée à jouer le maintien. C’est un avantage ou ça peut être un piège ?
On va dire qu'on a l’habitude mais il ne faut pas se satisfaire de ça. Le danger, c’est de se dire que ça ne peut pas nous arriver. Ça peut être vraiment catastrophique pour le club. C'est aussi dans la tête. C’est plus facile de jouer quand on est dixième au classement que quand on est dix-septième. Le ballon peut brûler les pieds. On a un mois et demi à bien négocier, parce qu'on sait qu'on va jouer de belles équipes. Il va falloir bien se positionner avant le mois de mars.
On a longtemps cru que la rencontre contre Lille la saison dernière serait ton dernier match. Le fait d’avoir signé une prolongation te permet de jouer plus libéré aujourd’hui ?
L'année dernière, je n’ai pas dit que j’arrêtais. Ce sont tous les journalistes qui avaient dit que c'était fini pour Pallois. Je suis là, je joue, je pense que je suis performant, donc tout va bien. Je joue comme d’habitude.
Certains ont pu être surpris de te voir parcourir plus de 11km au Parc des Princes en décembre dernier. On ne t’attendait pas avec un tel volume de jeu…
Après, tous les journalistes dans ma carrière m'ont dit que j'étais lent et que je courais peu ou pas trop. Si vous regardez dans l’équipe, je suis parmi les plus rapides. Vous n’avez qu'à demander aux joueurs ! Forcément, sur les premiers mètres, il faut me lancer.
Est-ce que toi tu as changé des choses cette année dans ta préparation ?
Non, quand j'ai re-signé, le coach voulait que j'aide le groupe : aider les jeunes, donc encadrer les jeunes. Il m'a dit que je n'aurais pas forcément beaucoup de temps de jeu, après je réponds présent quand il me donne l’opportunité d’être présent sur le terrain. Aujourd’hui, je suis bien, j'ai les jambes, la tête est là, je ne me blesse pas, je suis en pleine forme, donc il faut continuer. Après, c'est dommage que Nathan (Zézé) ait un petit pépin. J’espère qu'il va vite s'en remettre, parce qu'on a besoin de lui aussi. On a besoin de tout le monde.
De nombreux jeunes ont intégré le groupe professionnel. Est-ce que ça te plaît d'avoir un rôle de grand frère ?
Oui, on a pas loin de 20 ans d’écart. Il faut leur parler, je pense les guider un petit peu. Ça passe par des petits mots qui peuvent résonner plus chez eux que chez un joueur aguerri de 30 ans. Il faut être derrière eux, les encadrer. Ils sont équilibrés, ils écoutent. Il faut qu'ils continuent, et surtout il faut qu'ils travaillent. Ça s’applique à tous les joueurs professionnels, même à 37 ans. Je pense qu'il y a encore des choses à apprendre à tout âge.
La fin de carrière, ce n’est pas quelque chose qui te traverse l’esprit aujourd’hui ?
Non, mais aujourd'hui j'ai les jambes, je cours, j'ai le mental. Je suis content de venir au foot. C’est le plus important. Quand on prend du plaisir, le corps suit. Je n'ai pas de pépin physique, on verra par la suite. On va déjà finir cette saison, prendre les matchs les uns après les autres, voir la saison comment elle se finit, après on va voir par la suite.
Quand tu vois des joueurs comme Dante à Nice qui continuent à jouer alors qu'ils sont encore plus âgés que toi, tu peux te projeter en te disant que finalement, c'est possible d'aller encore au-delà ?
Tant que je suis bien physiquement… Dante, il n'a pas toujours joué à Nice. Au Bayern, quand il défendait trois fois dans le match, c'était déjà beaucoup. C’est moins exigeant physiquement qu’au FC Nantes où tu dois stopper une dizaine d’offensives par match. Dante il n'a pas fait des saisons un peu compliquées au FC Nantes. Une saison à Nice, ça ne vaut pas une saison à Nantes.
Le poste de défenseur central a évolué. Le jeu fait que vous êtes obligé de courir plus qu’avant ?
Aujourd’hui, on demande aux défenseurs centraux de participer au jeu. Plus le foot évolue et plus les joueurs courent. Aujourd'hui, il y a une moyenne de 120 à 125 km par équipe. Tout le monde doit être autour des 11km, voire 13 km pour les milieux. C’est le football qui évolue. Les systèmes de jeu évoluent aussi. Plus ça va, et plus le foot va vite. Les attaquants vont de plus en plus vite, les terrains sont de mieux en mieux, les ballons aussi, donc forcément, tout est en accéléré. On ne peut pas le comparer au football d’il y a 10 ans ou 15 ans…
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