Nantes Handball Féminin (NHF) : Dagui Assana, la vie en rose
Se déracinant de sa Ville Rose pour se relancer sous un maillot de la même couleur, la pivot ne regrette en rien son choix et prend pleinement part à la belle aventure nantaise.

Ô Toulouse ! se languissait Claude Nougaro qui, dans sa chanson d’amour pour son païs natal laissait derrière lui la place du Capitole, le Canal du Midi et l’église Saint-Sernin. Dagui Assana, comme nombre de sportives l’ont fait, a quitté famille et amis pour le challenge nantais. Un choix on ne peut plus classique, en effet, dans le parcours des athlètes de haut niveau, mais qui s’avérait déterminant pour la jeune femme (23 ans dans un mois), arrivée à un carrefour de sa vie et de sa réflexion : celle du stop ou encore de sa relation avec la petite balle pégueuse… « Je suis très heureuse de ce choix ! J’avais besoin de voir autre chose, le handball était devenu comme un automatisme de ma vie : je n’avais connu que Toulouse et le monde du handball gravitant autour, constate la pivot d’1,80m. Il fallait que je remette du sens dans ce que je faisais, que je me lève en étant motivée par un challenge, l’envie de jouer. D’avoir encore des surprises et plus cette impression d’habitude, de routine. »
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En recevant et acceptant la proposition de Pascal Gentil, la jeune femme a été servie, s’offrant une véritable plongée dans l’inconnu, surtout quand on se souvient des premières semaines estivales et du flou artistique qui régnait autour du projet, puis de la période de reconstruction. « D’autant que je suis arrivée blessée au genou droit (ndlr : entorse ligament intérieur), rappelle-t-elle. Cela n’est jamais simple, d’autant plus quand tu es nouvelle et que tu arrives dans un groupe. Et pourtant, dès le premier jour, j’ai senti que ce serait différent. Les filles ont été géniales avec moi, ne me laissant jamais sur le côté. Même si je n’étais pas encore sur le terrain, je me suis sentie tout de suite intégrée au groupe. »
« J’ai réussi à sortir de ma bulle »
Une réussite collective qu’a su construire rapidement le tandem Comte-Robert, insistant sur le fait que plus que jamais au regard de la situation, chaque joueuse apporterait de bonnes ondes au groupe sur et en dehors du terrain. Avec, comme moteur, une marge de progression que Dagui Assana a elle aussi perçue. « J’ai clairement de nouvelles cordes à mon jeu : rejoindre Nantes et changer ma façon de travailler a été un grand plus. J’ai évolué, mais pas seulement sur le plan handball. Et cela, c’est aussi grâce aux filles que j’ai autour de moi, à l’ambiance qui règne au quotidien avec le staff. Je suis de nature vraiment timide, plutôt à ne pas faire de bruit et ne pas ramener ma voix. Rapidement, j’ai pourtant été prise dans cette dynamique. Ici, j’ai réussi à sortir de ma bulle, à briser la coquille. Je me sens vraiment à ma place ici, me donnant le droit de me faire entendre et de me montrer. »
Redoutable en défense, s’exprimant de mieux en mieux en attaque, elle forme aujourd’hui avec la toute jeune Imen Chagh un duo de pivots complémentaire. Et qui ne compte pas s’arrêter là, la deuxième partie de saison étant désormais lancée. « On va continuer à travailler fort et beaucoup. Et on garde en tête que chaque match aura son scénario, sans que rien ne soit acquis. Lors de la phase aller, personne ne nous connaissait et même pour nous, on se surprenait régulièrement ! Mais, l’effet de surprise n’existera pas (rire) ! »
Ce qui, en revanche, pourrait être la plus belle surprise serait qu’elle découvre avec le NHF l’étage supérieur à la rentrée.
Gaëlle Louis