Ligue 1 - FC Nantes - Johann Lepenant : « Défendre tout un match, c'est dur… »
Après un début de saison enthousiasmant, tant dans le jeu qu’au niveau des statistiques, Johan Lepenant a baissé d’un ton. La faute à une blessure au mollet dont le jeune Normand se remet doucement. Travailleur infatigable, l’international espoirs aspire aussi à voir son équipe mettre davantage le pied sur le ballon.

À titre personnel, quel regard portes-tu sur cette première partie de saison ?
J'ai eu beaucoup de temps de jeu cette saison. C'est ce que je recherchais en venant ici. Donc sur ce point-là, ça a été assez positif. J'ai plutôt bien commencé avec deux buts et une passe décisive. Au début, mes matchs étaient bons. S’en est suivi une petite période où je me sentais un peu moins bien physiquement. Ça correspond à ma blessure au mollet. J'ai mis un peu de temps à revenir. J'essaie de revenir à mon maximum mais je suis plutôt content pour la première partie de saison.
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Qu'est-ce que ça change de passer d'une équipe qui a plutôt la possession à une équipe qui voit moins le ballon ? Est-ce que c'est frustrant ?
C'est vrai que l’équipe a moins le ballon que l’OL à l’époque où j’y jouais. Ce sont deux styles différents. On est plutôt une équipe de contre. Le coach insiste beaucoup sur le pressing. Notamment avec moi. Sur certains matchs, on n’a pas assez le ballon et lorsqu’on l’a, on peut faire mieux. Il faudrait qu'on essaye de trouver plus de circuits de passes.
Défendre tout un match, c'est dur. Dès qu'on reçoit la balle, on n'a pas beaucoup de solutions. Mis à part Matthis mais il est souvent esseulé devant.
Est-ce qu’il n’y a pas un phénomène d’essoufflement après tout un match à courir après le ballon et peut-être manquez-vous de lucidité pour l’exploiter quand vous le récupérez ?
Pas à tous les matchs. Je pense qu’à Saint-Etienne, on aurait dû avoir plus de possession mais c'était un match assez compliqué, avec beaucoup de duels. C'est vrai que quand tu cours beaucoup et quand tu récupères le ballon assez bas sur le terrain, il n'y a pas beaucoup de solutions pour les joueurs offensifs. Quand Matthis (Abline) est un peu esseulé, c'est dur pour lui de garder le ballon.
Tu es un joueur qui aime bien le ballon. Est-ce que tu arrives à prendre du plaisir quand même dans cette équipe ?
Non, je prends plaisir aussi à défendre mais c’est vrai que le foot, c’est aussi avoir la balle. Globalement, je pense qu'on peut faire mieux. Ça peut être dur physiquement de passer son match à défendre. Il faut qu'on arrive à équilibrer ces deux phases.
Comment te sens-tu au milieu de terrain avec tes deux mentors que sont Pedro Chirivella et Douglas Augusto ?
Je m'entends bien avec eux. Ils se parlent souvent en brésilien. Pedro me sert aussi d’intermédiaire lorsque Douglas veut me dire quelque chose. Ça se passe très bien. Il parle un peu français mais avec le stress du match, c’est soit anglais ou portugais (rires).
Le coach a dit dans une récente conférence de presse qu’il vous était difficile de jouer libéré en occupant les dernières places du classement…
Je pense qu'on l'a dans un coin de la tête, forcément. Nous ne sommes pas dans une position favorable. Si on occupait la 8e ou la 9e place on jouerait certainement avec un peu moins de pression. C'est à nous d'aller plus vite en haut, pour pouvoir être libéré de tout ça.
Le FCN n’a pas décroché Le Havre et Montpellier. Tu as le sentiment que c'est un championnat qui va durer comme ça jusqu'à la fin de saison ?
Il y a cinq, six équipes qui se tiennent dans un mouchoir de poche au classement. C'est à nous de nous en sortir. Il n'y a que nous. On ne peut se reposer que sur nous. Donc, c'est à nous de faire le boulot, de gagner nos matches, de prendre nos points.
Ces dernières semaines, on a vu une sorte de double visage. Quand vous étiez mené, vous avez réussi à trouver la force mentale pour revenir et à l’inverse lorsque vous menez au score on sent une équipe plutôt fébrile, sur le reculoir…
C'est vrai que quand on mène, on recule un peu trop. De ce fait, l’adversaire arrive plus facilement dans notre camp. On s'expose à recevoir des vagues. Ça été le cas contre Monaco. Quand il y a de la qualité en face avec de grands attaquants, on s’expose à prendre des buts. Donc quand on mène, il faut que l’on garde notre ligne de conduite. C’est-à-dire d'aller vers l'avant, de presser, et d’enfoncer l’équipe adverse.
Ce sont des consignes ou c'est un peu inconsciemment que vous reculez pour sécuriser votre but ?
Non, je pense que c'est inconsciemment. Souvent, dans les matchs, on peut voir des équipes qui mènent et reculent. Après, ça se travaille. Quand on mène, on doit toujours presser, toujours aller vers l'avant.
Recueilli par Matthieu Bellée