Pro B : Le Nantes Basket Hermine, c'est déjà demain
Thierry Brochard n’ayant pas obtenu les résultats sportifs espérés durant ses six années de présidence avec, en particulier, 3 dernières années difficiles, ce dernier avait évoqué avant la fin de saison une volonté de prendre du recul. Son actionnaire principal Hubert Guillard endosse désormais le rôle de président, entouré d’une équipe resserrée et remaniée autour de lui. Tour d’horizon des perspectives dans un futur proche pour un club nantais qui souhaite retrouver le haut des classements… sur et hors parquet.

Outre un maintien long à se dessiner, le danger sportif planant, les difficultés ont-elles aussi été ressenties sur le plan financier durant cet exercice 2024-25 ?
Hubert Guillard, président du NBH : Repenser une équipe en cours de saison s’avère coûteux, et malgré des résultats en-deçà de ce qui était espéré, nous ne nous mettons pas en péril, même s’il a fallu mettre au bout (sourire), mais nous sommes à l’équilibre. Reste que l’on doit être prudents, car ces mauvais résultats ont fatalement des impacts sur la billetterie et l’attractivité. Heureusement, cette année, nous n’avons pas tremblé jusqu’à la dernière journée…
Quelles pistes de développement pour pérenniser le club ?
Je souhaite que le club travaille sur le développement commercial. Qui plus est qu’avec l’arrêt d’aides provenant des institutionnels, nous allons enregistrer l’équivalent de la perte d’un partenaire majeur de 100.000 €… Aujourd’hui, nous sommes le 12e budget de Pro B, il faut donc progresser sur ce point afin de pouvoir augmenter la masse salariale. Il n’y a pas que ça, mais il faut quand même bien dire que cela aide fatalement aux résultats.
« Faire que les bonnes personnes soient au bons endroits »
Comment avez-vous pensé la prochaine équipe dirigeante ?
L’équipe de direction ne va pas spécialement changer, excepté le fait que j’ai la volonté de travailler avec un comité restreint. Charles Paillette, arrivé au mois d’octobre, reste donc directeur exécutif ; Richard Devineau (ndlr : également vice-président) prend de façon bénévole la main sur le sportif et Fabrice Ménard chapeautera le développement commercial. Olivier Remay, lui, restera le chef d’orchestre sur les questions de communication et évènementiel. C’était très important pour moi d’établir des statuts clairs car je souhaite qu’ils puissent me représenter et avoir cette casquette bien établie. Je suis parti du principe de faire que les bonnes personnes soient aux bons endroits…
Les bonnes personnes, cela voulait dire également le maintien de Rémy Vallin à la tête de l’équipe fanion ?
Rémy Vallin est un travailleur et on s’entend sur un point essentiel, à savoir que le talent seul ne suffit jamais. Il a su en faire sa ligne directrice, en n’oubliant pas que le plaisir devait être essentiel, chose que l’on ne doit pas oublier en tant que dirigeant et bénévoles également.
Concernant les prolongations que vous avez réalisées, il s’agissait de vos priorités de recrutement ?
Richard Devineau, directeur sportif : On a vraiment eu le cadre espéré avec Rémy. Le bilan parle de lui-même : 10 victoires en 14 matchs disputés, dont six à l’extérieur. On s’est enfin mis en mode pro B avec les critères nécessaires. Et comme nous sommes persuadés que 80% de la réussite, la saison prochaine, se fera sur la continuité, nous lui avons fait une proposition de prolongation de deux saisons qu’il a acceptée. En plus des joueurs toujours sous contrat (ndlr : Gauthier, Kangudia, Dossou, Benitez), Hugo Mienandi et Kyle Ridley, deux de nos hommes forts, prolongent également avec nous pour respectivement deux saison et une saison.
Les derniers mois ont offert un aperçu clair de ce qui sera attendu de l’effectif la saison prochaine ?
Rémy Vallin, coach principal : J’ai eu la démonstration de ce que doit être notre ADN perpétuellement ! Cet état d’esprit, il faudrait être dedans dès le premier jour de la préparation estivale et pour toute la saison à venir. C’est aussi pour cela que nous avons re-signé Hugo, qui n’est pas obligatoirement un « joueur de statistiques », mais un bagarreur, un combattant plein d’énergie et qui apporte énormément de positif. C’est vraiment ce que je veux mettre en place.
« Rémy est un coach qui ose mettre sur le terrain des jeunes » Richard Devineau
Au rayon des satisfactions, il y a eu l’émergence de jeunes joueurs du centre de formation, toujours en back-up depuis votre prise de poste et qui ont montré de belles promesses…
Rémy Vallin : On va en effet intégrer encore plus les espoirs dans les entraînements avec quatre à six joueurs sur les séances matinales. Cela passera par la mise en place d’un bloc commun qui va nous permettre, je l’espère, de faire progresser cette jeunesse française… même si la NBA nous les prend presque au biberon désormais (sourire) ! La signature de David Gassaud est totalement dans cette perspective (lire par ailleurs).
Optimiser, aussi, l’évolution des joueurs made in Nantes fait plus que jamais partie des volontés du club et du staff technique…
Richard Devineau : Nantes est reconnue pour sa fondation, on fait vraiment partie intégrante des clubs qui proposent à leur sortie de cursus des joueurs de qualité. Il suffit de voir Harvey Gautier qui prolonge à Roanne, une équipe du Top 5. Il faut vraiment continuer cette progression. Rémy est un coach qui ose mettre sur le terrain des jeunes, on avait besoin de cela. Nos espoirs ont réalisé une très belle saison et avoir déjà pu intégrer sur le banc leur coach Joris Mercier consolide cette philosophie de travail avec Rémy et Jean-Philippe (ndlr : Besson, son assistant, encore sous contrat pour un an.)
Qu’en est-il aujourd’hui du recrutement?
Richard Devineau : Je pense qu’il est important de rappeler les conditions en Pro B, à savoir la possibilité d’avoir dans l’effectif un Américain seulement et trois étrangers Bosman / Cotonou. Et comme tout ce qui est rare est cher, les prix flambent. Nous avons aujourd’hui une masse salariale de 870.000 € (pour un budget global de 3 millions) avec la volonté d’avoir 10 pros et quatre stagiaires (Raphaël Boum, Maxime Carrio, Nikolas Farkas et Narcisse Kuyo). Le marché est moins vaste aussi : avant, avec trois Américains, on pouvait laisser passer les Summer League qui offraient des opportunités pour les profils Outre-Atlantique. Ce n’est plus le cas désormais et nous voulons être prêts à l’heure pour avoir une équipe efficace et attaquer dans le bon sens début août puis lors du premier match officiel de la saison en Coupe de France le 13 septembre.
LE CHIFFRE
2450
Malgré des résultats en berne, en particulier à domicile, la moyenne des spectateurs à la Trocardière a été de 2450 personnes par match. La preuve chiffrée que les Nantais aiment toujours autant la balle orange malgré des aventures en montagnes russes. Cela augure des affluences encore plus fournies si les résultats suivent pour l’exercice à venir.
LE MOT
Boum dans le 5 majeur Espoirs
L’ailier fort nantais Raphaël Boum, vu en fin de saison avec la Pro B, a remporté son premier trophée en intégrant le 5 majeur Espoirs Pro B 2024-2025.
RECRUES
Gassaud et Bourhis premiers de cordée
Le NBH a d’ores et déjà engagé deux Français pour 2025-2027. A commencer par un renfort dans la raquette, David Gassaud (Poste 4 ; 25 ans, 2m ; Vitré NM1 ; 11,4 points, 4,6 rebonds et 10,4 d’évaluation), un intérieur qui apportera ses qualités athlétiques et sa combativité, en particulier défensivement. A la mène, Lucas Bourhis (Poste 4 ; 25 ans, 1,75m ; Fos-sur-Mer Pro B ; 8,4 pts et 4,9 passes décisives et 9,7 d’évaluation) complètera Kyle Ridley avec un tout autre profil.