Saforelle Power 6 : Neptunes de Nantes : Sans trophée, mais avec une couronne d’honneur

Avec deux défaites 3 sets à 2 au bout de leurs forces et du suspense, les joueuses de César Hernandez ont définitivement bouclé leur saison le 3 mai en s’inclinant en finale de Saforelle Power 6 contre des Franciliennes qui conservent le titre de championnes de France déjà acquis contre Nantes en 2024. Mêmes adversaires mais toute autre histoire, où les larmes à Marcel-Cerdan étaient autant celles d’une fin d’aventure épique que la frustration de la défaite.

May 9, 2025 - 12:34
May 6, 2025 - 17:25
Saforelle Power 6 : Neptunes de Nantes : Sans trophée, mais avec une couronne d’honneur
@Gaëlle Louis

Tout ça pour ça… Le remake de la finale du championnat 2023-24, avec les mêmes protagonistes, les mêmes vainqueures, et donc les mêmes perdantes malheureuses et valeureuses. Les Neptunes sont arrivées devant l’ultime quête de leur championnat 2024-2025, au bout du bout de l’aventure, devant le boss final Levallois-Paris, décidément plus fort mais aussi pas aussi confronté aux aléas d’une saison nantaise mouvementée.

Tenaces, résilientes, rebelles, littéralement exceptionnelles, Amandine Giardino et ses collègues ont réalisé depuis l’été 2024 miracle sur miracle. Encaissant le départ brutal de Réalités, elles ont fait mieux que survivre : elles ont brillé. « Trois finales dans la saison, c’est du délire au regard de notre situation, confirme la capitaine nantaise. Notre position au classement de phase régulière flingué par les points de pénalités (ndlr : sanction de la DNACG), Brambilla non remplacée… et au final on va au bout de la coupe et du championnat ! »

Une profondeur de banc qui a fait la différence 

Pourtant, le destin ne leur aura rien épargné, à l’image de la blessure de la pépite tricolore Halimatou Bah (21 ans), rapidement hors-jeu dans cette finale, la faute à une mauvaise réception (cheville gauche). La jeune réceptionneuse-attaquante, en larmes sur le banc aux côtés de son kiné, n’a jamais pu revenir sur le terrain. « On a perdu une première finale en Coupe de France. Là, une deuxième avec cette défaite en finale du championnat, ça fait mal, surtout quand tu ne peux pas la jouer jusqu’au bout, soufflait-elle après le duel. Les Mariannes ont une profondeur de banc a fait la différence. Elles peuvent permettre de faire reposer leurs meilleures joueuses en cours de match. Pas nous. »

Car malheureusement pour les Neptunes, la bataille a duré plus que cette vaillante troupe ne pouvait l’encaisser. Le stratège espagnol avait prévenu que plus le match durerait, plus le pourcentage de chances de soulever le trophée s’amenuiserait … On aurait évidemment aimé que cet as des chiffres et statistiques se trompe, mais la vérité du terrain l’a emporté, dans un scenario à l’identique ou presque du match aller à Mangin-Beaulieu : «  Quand tu perds Hali (Bah), tu te dis “Bon ben voilà, une tuile de plus”. Mais Léïa (Ratahiry) a fait une super entrée en stabilisant bien le plan de jeu. On garde la dynamique, on y croit, on est dedans en allant chercher le 2e set dans un étouffant 27-29. On y a cru à fond, soupire le directeur sportif Sylvain Quinquis. Cela se joue sur des détails, des choses qu’on ne maîtrise pas non plus. » 

10 matchs de play-offs, le maximum possible

Les Neptunes ont certes pu de nouveau compter sur leur pointue américaine Haylie Bennett encore titanesque (26 points), mais ont surtout sur cette série de playoffs dantesque - 10 confrontations disputées, soit le maximum possible ! – su s’appuyer sur des forces renouvelées, à l’image de la centrale serbe Jelena Delic. Insuffisant face à l’usure réelle. « On n’a pas su les stopper et nous avons plongé en attaque, analyse Hernandez. Physiquement, c’était encore compliqué car elles ont davantage de rotations et ont joué moins de matches. On a essayé d’écourter la rencontre, en vain. Je suis fier de mes joueuses. » 

Cesar Hernandez : « Je suis fier de mes joueuses » 

Il faudra sûrement plusieurs jours à ces Neptunes pour redescendre l’ascenseur émotionnel dans lequel elles ont résidé ces 9 derniers mois. Même si certaines vont directement enchaîner sous la bannière tricolore, entre génération actuelle et ex de la maison, sous la houlette d’El Profesor César Hernandez en équipe de France ! Avec au menu pour quelques Nantaises la Ligue des Nations du 4 juin au 27 juillet puis le championnat du monde en Thaïlande du 22 août au 7 septembre.

Côté club, l’heure est désormais à la reconstruction et au lancement d’un nouveau projet sous la houlette de Lauren Bertolacci. Un passage de trident chargé d’émotions en tout genre.

 Retrouvez le JNS du mois de mai