« C’était clairement le meilleur joueur de l’équipe d’Aubagne la saison dernière »
Dès son premier match en Ligue 1, Yassine Benhattab s’est fait repérer. Yann Noailles, du journal La Provence et suiveur du club d’Aubagne en National, club ou l'ailier nantais était prêté l'an passé, fait son récit.
La saison dernière, le FC Nantes envoie Yassine Benhattab en prêt à Aubagne en National. Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné lors de son passage ?
La vitesse et surtout la facilité technique en 1 contre 1. Il avait la capacité d'éliminer n'importe quel joueur du championnat. Toutes les équipes l'ont remarqué. Très rapidement, tout le monde défendait à 2 ou à 3 sur lui. On voit tout de suite que techniquement, il est au-dessus du lot. Il est monté en puissance au fil de la saison et, à la fin, on n'avait aucun doute sur le fait qu'il aurait sa place en Ligue 1, même s’il n’est pas titulaire tout de suite.
Était-il plutôt considéré comme un leader ou un jeune en apprentissage ?
C'était encore un jeune en apprentissage parce que les leaders, c’étaient des joueurs d'expérience. Il avait 21 ans quand il est revenu à Aubagne en prêt. C’est un leader technique sur le terrain parce que c'était le meilleur joueur de l'équipe. En revanche, étant de nature très réservée, ce n'en était pas un vocalement. Cependant, c'est un joueur qui, une fois qu'il a le ballon dans les pieds, est dévastateur.
Comment il a géré les périodes difficiles comme sa mise à pied à Aubagne ?
Il n'a pas fait de bruit, il s’est isolé. Ce n’est qu’au bout d’une à deux semaines qu’il a commencé à refaire le premier pas. Lorsqu’il a été mis à pied, le nouvel entraineur, Gabriel Santos, n’était pas encore là. Quand il l’a vu revenir, il ne savait pas quoi en penser. Il n’aura fallu qu’un seul entrainement pour que Gabriel Santos se rende compte du phénomène : il n’avait parlé à personne mais il a mis en difficulté tout le monde.
Quel est son axe de progression majeur pour franchir un cap en Ligue 1 ?
La finition. Il est capable de partir sur le côté et rentrer à l'intérieur en éliminant deux ou trois défenseurs mais il faut que, dans le dernier geste, il fasse la bonne passe, le bon geste devant le gardien. Après, c'est un joueur qui n'a jamais connu le niveau professionnel encore. Il n’a que 22 ans.
Quel souvenir marquant gardez-vous de lui, sur et en dehors du terrain ?
En dehors du terrain, c'est vraiment son tempérament. C’est sa discrétion qui est choquante. L’année dernière, ce n’était pas compliqué de voir qu’il était le meilleur joueur et pourtant, on ne l’entendait pas. Yassine n’est pas quelqu’un d’arrogant. Et sur le terrain, ce qui m’a le plus marqué, c’est le dernier but contre Châteauroux. C'était épatant. Il avait déjà mis un doublé. Il est arrêté sur la ligne et, d’un coup, il part en vitesse, il élimine trois joueurs et va marquer. Je pense que c'est son plus beau but de la saison.
Pensez-vous qu'il a le niveau pour s'imposer rapidement au FC Nantes ?
Il y avait forcément des doutes sur l'adaptation à la Ligue 1 parce que c'est un autre monde. En voyant son premier match contre le PSG, on comprend rapidement qu'il est exactement dans le même état d'esprit qu'en National. Il n'a pas de pression. On a l'impression qu'il joue sans ressentir le poids de la Ligue 1. Je pense qu'il peut s'imposer rapidement surtout que le FC Nantes a perdu des cadres comme Moses Simon cet été. Les Canaris ont besoin d’un joueur comme lui qui fait des différences devant.
A quel joueur vous fait-il penser ?
Il y a un peu de Dembélé en lui mais il n'a pas le pied droit aussi fort. Il est très rapide, surtout dans le dribble. S'il passe le cap et qu'il est capable de marquer plus de buts, il peut aller loin.
Propos recueillis par Loriane Hupin
