D2 : Nantes Handball Féminin (NHF) : Alizée Martin : « Cela restera la plus belle saison, quoi qu’il arrive »
L’ailière, endossant par obligation mais avec énergie le poste de demi-centre depuis son retour sur ses terres natales, ne quitte pas du regard l’objectif de l’accession. Et reconnaît que cette saison hors normes est une source de satisfactions sur de nombreux points.

Comme votre capitaine Orlane Ahanda, vous symbolisez l’essence même de ce handball nantais au féminin. Retrouver ce maillot rose, initialement pour la D1, était un souhait fort ?
Ici, tant sur le plan personnel que sportif, c’est toujours resté ma maison (sourire). Le handball est une part importante de ma vie, de celle de ma famille aussi, ma maman (ndlr : Lysiane Chapelière) étant la présidente de la CJ Bouguenais. J’ai été formée ici et pouvoir revenir à Nantes à ce moment de ma carrière, c’était mon rêve, après ces années en Gironde.
« La sensation de tout perdre en un claquement de doigts »
La douche glaciale reçue quelques jours après la reprise en juillet a dû être, comme pour toutes, un véritable tremblement de terre professionnel et émotionnel…
L’été dernier, j’ai vraiment eu la sensation de tout perdre en un claquement de doigts. On est envahi par toutes les émotions : incompréhension, tristesse, colère, peur, doute… jusqu’au dégoût. Il y a même eu une période où je me suis dit que j’allais carrément arrêter. Que tous les sacrifices faits au nom de la passion et ce bonheur de réussir cet objectif que je m’étais fixé de retrouver mon club en tant que joueuse pro n’avait servi à rien. On a quand même vu un groupe n’ayant que quelques jours de vie commune exploser… C’est vraiment passé par de la reconstruction, retrouver de la confiance en soi. Mais aujourd’hui, je peux dire que je suis en train de vivre humainement la plus belle et la plus géniale de toutes les saisons, quoi qu’il arrive maintenant.
Une saison tellement à part que, venant en qualité d’ailière, vous avez été déplacée immédiatement sur cette position de chef d’orchestre du jeu de votre équipe.
De mes quatre années en D2 à Bègles, j’ai appris beaucoup sur moi, sur mon handball et, c’est vrai me suis spécialisée aussi sur ce poste d’ailière alors que j’avais à la base une formation de demi-centre à Nantes. La question ne s’est pas posée pour moi lorsque nous avons connu toutes les difficultés qui ont été les nôtres et j’ai fait tous les efforts pour reprendre mes réflexes à ce poste. Et puis, il faut le dire : sans Camille et Gaël (ndlr : Comte et Robert, respectivement coach et assistant), nous n’en serions pas là. Que cela soit dans ce qu’est notre collectif, nos résultats. C’est un binôme extraordinaire qui a su nous écouter, nous comprendre, nous laisser du temps psychologiquement alors que nous n’en n’avions pas sportivement. Bien sûr, que Camille parte pour Chambray (D1F) nous a mis un petit coup au cœur mais il mérite de coacher dans un club avec des ambitions élevées.
Vous vous êtes réengagée pour deux saisons : on peut penser que cette fois-ci, le moment sera le bon !
Oui j’espère (rire). Pas seulement pour enfin goûter à l’étage supérieur, mais pour valider l’histoire d’un groupe qui a été prêt à faire tous les efforts. Je ne parle pas que des joueuses, mais un staff sans qui cela n’aurait vraiment pas été possible, je pense. Nous sommes exigeantes, eux aussi, mais il n’y a jamais eu la moindre vague de négativité… Il suffit de voir après notre défaite contre Bègles : nous sommes revenues dès le premier entraînement avec une envie encore plus forte de travailler et comprendre ce qui nous avait manqué. Et puisqu’il faut en enchaîner onze, autant se remettre illico sur les rails jusqu’au bout !
Recueilli par Gaëlle Louis