Nantes Handball Féminin : la D2 disparaît, pas le club
En grande difficulté financière pour boucler son budget 2024-25 et après un ultime SOS via un appel aux dons, le Nantes Handball Féminin (DF2) et son président Pascal Gentil ont dû se résigner à jeter l’éponge. Début juin, la Commission Nationale d’Aide et de Contrôle et de Gestion (CNACG) de la FFHB a appliqué le règlement et le NHF disparaît. Le plan de sauvetage des équipes amatrices est toutefois lancé par le monde fédéral.

Le basket professionnel féminin avait déjà disparu, sous le regard d’un tandem handball-volley qui connaissait ses plus belles heures sous les couleurs Neptunes. Il faut croire que l’âge d’or est désormais terminé… Le sport féminin se serait bien contenté d’un âge d’argent, besogneux et moins clinquant question résultat, mais toujours dans l’élite ou a minima dans un giron professionnel.
Alors que malheureusement les Neptunes volley-ball connaissent cet été le même scénario que leurs homologues de la petite balle pégueuse à l’été 2024 avec une descente administrative d’une division, la version handball pro féminin voit cette fois l’aventure définitivement se terminer, après une année compliquée en dehors du terrain.
Des dettes du passé impossibles à absorber
Un épilogue inéluctable et ce malgré le combat mené par son président qui « a refusé de rendre les armes. L’an passé on m’a pris pour un fou et pourtant, on a constitué une équipe qui a su jouer les premiers rôles de DF2, frôlant la montée », rappelle celui qui a toujours été persuadé que la défaite dans les dernières secondes contre Le Havre les avait privés d’un retour en Ligue Butagaz Energie.
Retrouver les Metz, Brest ou Dijon - le podium 2025 de DF1 - lui aurait permis de totalement changer la donne côté portefeuille et visibilité : plus de partenariats privés, prêts à s’engager seulement en cas d’accession, maintien du niveau de subvention de la Métropole… « En l’absence d’accession, trois mécènes qui avaient jusque-là contribué généreusement, ont décidé de ne pas maintenir leur engagement. Nous devons entre les 103.000 euros non versés par Réalités et l’affaire Bougeant (ndlr : l’ancien entraîneur, en 2018 : 125.000 euros) rembourser 7.500 euros tous les mois… » Si bien que le NHF n’a pu boucler le budget 2024-25 à l’équilibre et s’est retrouvé dans l’incapacité d’honorer les salaires de juin.
Mission : « ne pas laisser en plan les centaines licenciées »
Après un dépôt de dossier au tribunal de Nantes pour cessation de paiement début juin, le Nantes Handball Féminin et son président Pascal Gentil - qui cédera sa place une fois le sujet bouclé - ont appris la décision de la CNACG quelques jours après, à savoir une rétrogradation dans le championnat amateur de Nationale 1, comme le stipule le règlement.
Une dégringolade qui, si elle avait été anticipée, aurait peut-être connu un plan A … ou plutôt H, mais malheureusement le président du HBCN Gaël Pelletier n’a été sollicité que bien trop tardivement.
Le plan B consiste donc désormais à sauver les 14 équipes et près de 400 licenciées. Une réunion autour de représentants de l’ensemble du mondé fédéral - FFHB, Ligue Régionale des Pays de la Loire et le Comité 44 - a confirmé qu’il était « impensable de voir s’éteindre le handball dans Nantes intra muros, explique le président de la Ligue, Alexis Huaulmé. Les discussions ont rapidement mis en avant la solution d’un accompagnement commun afin de trouver un plan qui permettra d’aligner les équipes du NHF à la rentrée. L’objectif est très clair pour nous tous, les acteurs du monde fédéral : ne pas laisser tomber les centaines de licenciées. Il faut maintenir la pratique du hand sur Nantes car les clubs des alentours ne pourront de toute façon pas accueillir ces jeunes filles ! C’est une priorité et on va travailler sur le dossier cet été. »
Gaëlle Louis