HBC Nantes - Thibaud Briet, Quelle histoire
Un sourire reconnaissable entre mille, il rugit sur le terrain avec la même force qu’il agit dans la vie. Aussi atypique est son parcours que son talent est grand, l’arrière gauche du HBC Nantes Thibaud Briet , 25 ans, n’a pas fini de nous étonner. Et pour son 2e Final Four, ce fan de NBA l’aborde cette fois-ci avec les responsabilités d’un international aux allures de MVP du championnat de France.

2019, l’arrivée du diamant brut normand
Lorsqu’on lui demande comment il s’est retrouvé à prendre la route pour Nantes, Thibaud Briet ne peut s’empêcher d’avouer qu’il y a la version de son coach, celle de ses amis et la sienne ! « On se met jamais d’accord sur le comment cela s’est fait, mais ce qui est certain en tout cas, c’est que j’ai posé mes valises ici à l’été 2019. En fin de ma première année de nationale 3, j’avais été contacté par Cesson pour être simplement partenaire d’entraînement, sauf que sur Rennes, il n’y avait rien qui me permettait d’être dans la continuité de mes études. Alors j’ai regardé les différents IUT/DUT possibles avec des clubs de D2 et D1 aux alentours et j’ai vu celui de Carquefou. Sauf qu’au départ, je n’y avais pas pensé car faire les allers-retours en vélo n’allait pas être simple avec 12 km ! Mais le club de Oissel avait joué le H en N2, et je me disais que j’avais le niveau. »
Le jeune homme, prêt à fêter ses 20 ans alors, finit par postuler à Nantes. Sans réponse, son coach d’alors Julien Gambier lui trouve le numéro de Grégory Cojean, qu’il appelle : « Il m’a fait comprendre que mon dossier n’était pas en haut de la pile mais que mon tour viendrait (sourire). C’est finalement arrivé, j’ai fait des tests… et il faut croire que ça s’est très bien passé… »
2021, la découverte du grand bain européen
Après une saison 2019-2020 ébouriffante à laquelle, en invité de dernière minute inattendu dans le groupe professionnel, il a bluffé son monde, le longiligne arrière droit a paraphé son premier contrat et gagné sa place pour l’exercice 2020-21. Une saison sous le sceau de la ligue des champions et un nouveau dernier carré pour le club, mais aussi celui du Covid… « C’était délirant à tous les niveaux. Déjà parce que, le Final Four, on ne peut pas en dire que c’était dans mes objectifs l’année précédente. Le constat est simple : en 2018, j’étais chez moi, devant mon écran, à regarder cette équipe du HBC Nantes… et je jouais en N3 (rire) ! Alors quand je suis arrivé ici, me dire que dès l’année suivante, j’allais me retrouver à Cologne… Une fois là-bas, se retrouver dans cette salle vide a été super frustrant, car on se dit qu’on n’aura peut-être pas la chance d’en rejouer d’autres. J’ai essayé d’aborder les choses sereinement en me disant que j’allais tenter d’apporter ce que je pouvais. Cette année, c’est différent : je me sens plus légitime, je fais partie des leaders. C’est un tout autre accomplissement, j’ai ajouté tellement de compétences en quatre ans ! »
2022, l’an des mots bleus
Et la progression du talent normand a forcément rapidement tapé dans l’œil de Guillaume Gilles, qui fera appel à lui en janvier 2022 afin de revêtir pour la première fois le maillot de l’équipe de France lors d’un match amical face à l’Allemagne. « Autant bizarrement dans ma tête, le plan a toujours été de faire du handball mon métier, d’être professionnel à 26 ans, autant me retrouver en équipe de France tenait du rêve. Alors oui, j’ai énormément bossé, j’ai toujours gardé la passion et veillé à conserver un équilibre général (ndlr : il a repris cette année les cours afin de passer un Master de management général)… mais c’est vrai que c’est arrivé très vite. C’est aussi pour cette raison que je veille énormément à tout ce qui pourrait être appelé l’entraînement invisible, que je suis très curieux, à l’écoute de tout ce qui peut optimiser mes qualités naturelles et améliorer tout le reste. »
« Tout ce que je vis est une chance »
En violet jusqu’en 2028
Famille, projets, apprentissages : un trident d’un solide
Des parents 100% Handball, un petit frère également professionnel (Baptiste, passé par Toulouse et désormais à Pontault) : les Briet parlent définitivement le même langage. « A part ma sœur, dont ce n’est vraiment pas le monde (rire) ! Margaux est la petite dernière, elle a son identité bien à elle, ce qui est génial. Et même si le hand, ce n’est pas son truc, elle reste d’un précieux soutien. Ma mère est, elle, est carrément tombée amoureuse de Nantes (rire) donc c’est avec bonheur qu’elle vient, mais je finis par me dire que ce n’est pas que pour me voir ! Et avec mon père et mon frère, on débriefe beaucoup de nos matchs. Il nous a transmis de vraies valeurs morales, mentales, en nous disant toujours que l’on devait remplir notre boîte à outils de chaque expérience. Clairement, c’est grâce à nos parents que nous en sommes là, car ils ont tout fait pour que nous ayons les infrastructures, les entraîneurs, et l’environnement propices à notre développement handballistique et personnel. Je suis de ceux qui ont besoin de « plus », d’apprendre, de découvrir. Ce sont des richesses incomparables. »
Un parcours qui a voulu partager avec la création et le développement du projet HERACLES. « L’objectif est vraiment de faire bouger les lignes et de démontrer que l’on peut progresser, être heureux et se donner un but pour s’épanouir en tant que handballeur et être humain. En créant une synergie positive, je suis sûr que cela peut aider plein de gamins. »
Gaëlle Louis