Pro B : Nantes Basket Hermine (NBH) : Jean-Fabrice Dossou, le patient passionné

A l’aube de ses 25 ans, l’intérieur du NBH vit un nouveau cap dans sa carrière dans la cité des ducs. Revenant en forme après sa blessure, il se retourne sur ces derniers mois et la décision tardive de se lancer dans le basket pro.

Mar 25, 2025 - 10:38
Mar 13, 2025 - 16:34
Pro B : Nantes Basket Hermine (NBH) : Jean-Fabrice Dossou, le patient passionné

Après des semaines de doutes et de galère, 2025 a vu le NBH enfin démarrer !

Jean-Fabrice Dossou : On gagne, et ça fait vraiment du bien après tout le travail que l’on a fourni. Mais également toutes les adaptations qui ont été nécessaires. Après, c’est évidemment le propre de l’être humain de savoir s’adapter, mais l’équipe a tellement changé depuis le début de saison qu’il a fallu trouver le rythme.

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Le groupe semble avoir su se recréer avec beaucoup de cohésion…

Chacun apporte sa pierre, les rotations aujourd’hui ne causent aucune perte d’intensité, de fluidité. Les temps de jeu sont plutôt partagés et équilibrés, et c’est aussi un climat général de travail qui fait que, aujourd’hui, on se sent capable de faire bien mieux que ce qui a été le cas sur la première partie de saison.

« On a vraiment senti une dynamique se mettre en place »

Vous étiez en convalescence, au pire des moments…

D’être extérieur à l’action par la force des choses, je voyais les choses changer… Y compris à mon poste, mais également sur celui de meneur… Je ne sais pas si on peut parler d’appréhension. Je devais me faire à ces nouveautés, mais je ne me suis pas trop pris la tête, je savais ce que j’avais apporté à l’équipe avant : je savais que je pourrais ramener ça en sortant de ma blessure. Et puis, je n’ai jamais été bien loin. J’étais présent aux entraînements, je pouvais m’imprégner de ce qui se passait sur le terrain, de la façon de travailler qui avait changé.

Aviez-vous déjà vécu ce genre de période d’attente frustrante ?

J’avais déjà connu une fracture de fatigue il y a un peu plus de deux ans qui m’avait éloigné des terrains durant cinq mois ! J’avais quand même pu faire la moitié de la saison, mais il est certain que ce n’est pas le meilleur moment de ma carrière, Alors là, j’ai pris mon mal impatience avec un peu plus de philosophie (rire) !

Il a fallu aussi reprendre dans des conditions bien différentes sur le terrain !

La plus grande difficulté était de savoir comment on allait réagir face à beaucoup de changements. Un nouveau coach, une équipe quand même très remaniée en cours de saison… Et on l’a fait ! Alors au début, peut-être en effet que cela n’a pas été visible tout de suite dans les résultats, mais nous, on a vraiment senti une dynamique se mettre en place. 

Vous avez passé la très grande partie de votre carrière à Orléans (7 saisons), où vous avez découvert le monde pro. Pouvez-vous revenir sur votre histoire et votre projet de professionnalisme assez tardif ?

J’ai grandi au Bénin. Alors, bien évidemment, comme tous les gamins, on joue au football, au basket avec les copains après l’école, le week-end… Le sport professionnel là-bas n’est pas obligatoirement vu comme un exemple à suivre (sourire). Pour ma maman, en particulier (rire) ! Elle trouvait que c’était un milieu très précaire, et même si les mentalités évoluent doucement sur ce point, je suis né dans une famille très axée études 

Donc voir l’un de ses trois fils partir pour se lancer dans un projet, un peu fou, et plein d’incertitudes, n’a pas dû la réjouir !

J’étais le premier à ne pas savoir que je pourrais aspirer à cela, mais j’avais envie d’aventure, et puis, finalement, cela ne me coûtait rien d’essayer ! Je n’aurais pas réussi, j’aurais repris un parcours classique comme mes deux frères (ndlr : l’un est notaire et l’autre dans la finance).

Ils devaient être très étonnés !

Oui, on ne va pas se mentir (sourire)… Il faut dire que quand je suis parti, je n’avais pas vraiment de base de basket, excepté le fait que je sortais du lot par ma taille (2,11m), et que c’est sur des qualités physiques que l’on m’a repéré. D’ailleurs, au début, j’ai essayé de suivre en parallèle un cursus universitaire. Je me posais beaucoup de questions, mais il n’est vraiment pas facile de réussir un double projet, quand sur l’un des deux, tu es obligé de mettre les bouchées doubles parce que tu as un vrai retard à rattraper. Aujourd’hui, je ne regrette pas et je ne remercierai jamais assez ma grand-mère d’avoir dit à ma maman : « Ne t’inquiète pas, il a son bac, il reprendra ses études si cela ne marche pas pour le basket ! » Mais je ne dis pas qu’un jour, je ne me replongerai pas dans les études !

Recueilli par Gaëlle Louis

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