Pro B - Nantes Basket Hermine (NBH) - Stéphan Gautier : « On garde notre destin entre les mains »
Formé à Boulazac (2012-2019), Angevin pendant 5 ans avec la montée en Pro B en 2021-22 puis la victoire en Leaders Cup l’année suivante, Stephan Gauthier s’est engagé pour 2 saisons avec le NBH l’été dernier. Le capitaine nantais, malgré de légitimes frustrations, tient le cap avec la combativité le caractérisant.

Après une phase très compliquée, vous avez su réagir en vous payant le luxe de battre le leader que vous connaissez bien, Boulazac. Qu’est-ce que ce succès a su générer ?
Stéphan Gauthier, arrière et capitaine du NBH : On ne va pas dire le contraire, non seulement gagner fait un bien fou au moral, et en priorité au classement et battre le leader a toujours une saveur particulière. Maintenant, au regard de notre situation, il n’est même plus question de se poser la question de l’adversaire, mais bien de gagner un maximum de matchs. Peu importe les dynamiques, des équipes qui se dressent face à nous, il faut créer une série.
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Vous affichez en effet depuis novembre une bonne santé à la maison, mais enchaîner est aujourd’hui la vraie problématique !
C’est exactement ça ! On a été capable sur ces trois derniers mois d’avoir un bilan à la Trocardière de cinq victoires en six matchs (défaite face à Saint-Chamond - Andrezieux 77-87). Mais, à chaque fois, on chute en déplacement juste derrière. Et puis il y a ces défaites de très peu contre Pau, Hyères-Toulon ou Antibes (ndlr : à chaque fois en dessous des 5 unités). Il y avait beaucoup de choses qui étaient en plein ajustement et un manque de confiance évident sur le parquet…
« A nous qu’incombe la survie du club et donc des potentiels futurs projets »
Ce sont en effet souvent des money times mal négociés qui vous coûtent très cher…
C’est symptomatique d’une équipe qui se cherche et qui manque de stabilité. Cela n’efface pas, bien évidemment, notre très mauvais début de saison qui pour le coup ne nous mettait pas sur de bons rails. Mais on ne peut pas s’empêcher de se dire qu’avec un peu plus de rigueur et de solidité, les quelques victoires qui nous échappent nous permettraient aujourd’hui, dans le classement si dense, de flirter avec les playoffs.
Objectif clairement avoué cet été, c’est aujourd’hui le maintien qui cristallise toutes les attentions ?
La mission première pour nous, en tant que joueurs professionnels est de sauver le club. Il y a des saisons comme ça où cela prend plus difficilement même si sur le papier, on se dit qu’il y a quelque chose de chouette à faire... Je n’oublie pas que de notre côté, il y a eu très rapidement, un changement de coach, plusieurs changements de joueurs et, même si on ne se cachera jamais derrière ça, beaucoup de blessures. Il a fallu attendre cette fin janvier 2025 pour récupérer tout le monde, puisque Jean-Fabrice Dossou est enfin avec nous. Ça a été dur psychologiquement, parce que même si on travaillait, que l’on voulait croire, cela ne se débloquait pas. Alors maintenant, c’est le maintien qui est en ligne de mire… Même si, honnêtement, je n’étais pas venu pour cela. On ne fait pas la saison que l’on voulait faire, mais c’est à nous qu’incombe la survie du club et donc des potentiels futurs projets.
Vous êtes capitaine de cette troupe. Le contexte tendu a changé quelque chose dans l’approche de votre rôle ?
Peut-être que je ne m’en rends pas compte, mais honnêtement, je ne pense pas. On sait très bien que la ligne directrice a changé par l’absence de résultats positifs qui a duré. On se retrouve avec le couteau sous la gorge, cela n’a jamais rien eu d’agréable mais on garde notre destin entre les mains. Tout le monde l’a bien compris, et sait que l’on doit finir le travail tous ensemble. Alors, peut-être que cela apporte une certaine pression, mais je préfère voir cela comme de nouveaux apprentissages, à commencer par celui de la patience, face à la frustration évidente que l’on peut tous ressentir, il y a beaucoup de choses qui avancent dans le bon sens : on ajoute d’ailleurs de nouvelles nuances à notre jeu et cela commence à payer.
« On ajoute de nouvelles nuances à notre jeu »
La frustration est un mot qui est revenu régulièrement ces dernières années à Nantes concernant le basket professionnel, en particulier masculin. Vous qui êtes dans la région depuis six ans après tout votre parcours de formation à Boulazac, quel sentiment avez-vous ?
Je pense que je vais répéter ce que beaucoup de personnes disent, c’est que les Pays de Loire sont une véritable terre de basket. Et depuis mon arrivée, j’ai la confirmation que la Loire-Atlantique ne fait pas mentir la règle régionale. Tout est là à Nantes, à commencer par le cadre et les installations. Maintenant, on sait à quel point il est important d’être prudent et de ne pas trop se presser. Déjà, ne pas oublier qu’avec le 13e budget de la division, prétendre à une montée serait un sacré challenge. Alors il y a beaucoup de travail à faire comme pour, par exemple, des équipes à l’image de la Rochelle ou bien Saint-Quentin. Mais pour l’instant, l’urgence est bien de continuer à exister en Pro B pour espérer mieux l’année prochaine.
Recueilli par Gaëlle Louis