FC Nantes : Ahmed Kantari : « On est dans une mission commando »

Arrivé en mission commando pour sauver le FC Nantes de la relégation, le Marocain est passé pour la première fois en conférence de presse avant le déplacement à Concarneau. Son apport au groupe, les raisons de son arrivée, le mercato hivernal, ses expériences, le nouveau coach nantais évoque tout.

Dec 19, 2025 - 14:29
Dec 19, 2025 - 14:30
FC Nantes : Ahmed Kantari : « On est dans une mission commando »
@Thibault Marchand

Tu as enfin eu une vraie semaine au contact du groupe ? Comment ça s’est passé

Quand on est entraîneur, ce qu'on recherche c'est le terrain. Avoir une longue semaine pour travailler, retrouver les joueurs sur le terrain, c'est forcément appréciable pour moi, pour le staff.

Le message, c’est d’être plus présent physiquement, dans les duels ? Pour la tactique, on verra peut-être après la trêve ?

On est dans une mission commando. Quand on est dans une mission maintien, le premier ingrédient à mettre, c'est de l’intensité, de l’agressivité, sortir gagnant des duels. Pour moi, quand on veut construire une maison, les fondations sont dans l’impact athlétique. Avant de parler de tactique, de technique, il faut gérer cet aspect mental : vouloir se faire mal. Il y aura des moments difficiles. Il faut s'y préparer.

Le message d'Antoine Kombouaré pendant ces dernières années, c'était souvent de dire : "Je ne vais pas mettre des jeunes dans une ambiance de maintien parce que c'est très compliqué." Est-ce que c'est aussi ton avis ?

Je pense qu'il a raison. On doit accompagner les jeunes et les mettre dans les meilleures dispositions pour qu'ils performent. Jouer pour jouer, ce n'est intéressant pour personne. Pour que des jeunes performent, il faut qu'ils soient encadrés, épaulés parce qu'ils n’ont pas tous les codes, ni les ressources pour pouvoir exister dans notre championnat qui est très compétitif. On ne va pas moins faire jouer les jeunes ou plus, on va essayer de les faire mieux jouer et qu'ils puissent s'exprimer dans de meilleures dispositions.

Cette équipe semblait un peu traumatisée à Angers. Elle n'arrivait pas à jouer. Comment on soigne le mental d'une équipe marquée par l'absence de résultats ?

Ce que j'ai dit aux joueurs cette semaine, je le tiens d’un entraineur que j’avais : Alex Dupont. Il disait : « Plus on s'engage, plus la confiance revient ». Pour redonner confiance aux joueurs, il faut les remettre dans l'engagement. Il faut qu'ils osent. Il faut qu'ils tentent. Il faut qu'ils rentrent dans le duel. Il faut qu'ils percutent, qu’ils aient cette envie de s'engager, de s'investir à 100. Plus ils vont le faire, plus la confiance va revenir. Il n’y a pas de remède miracle.

L'effectif est appelé à évoluer cet hiver. Comment vas-tu gérer cette période ?

On a besoin de monde pour nous renforcer mais les joueurs qui vont arriver, ce ne seront pas des messies. Ils ne vont pas tout changer. Ceux qui sont là doivent élever leur niveau de jeu individuellement. On doit créer une cohésion d'équipe pour en accueillir d’autres dans de bonnes conditions. Les joueurs qu’on va recruter ne feront pas la différence à eux seuls. Mon travail est de se focaliser sur les joueurs qui sont disponibles.

Tu participes à cet exercice en proposant quelques noms ?

Je propose des profils. Je sais ceux que je veux, ce que j'estime être intéressant pour le maintien. Il y a une cellule de recrutement, le président, le directeur général. Ils proposent des noms de joueurs. Mon objectif, c'est le terrain.

Quel type de profil et quel poste tu recherches ?

On recherche un joueur par ligne. Dans toutes les lignes, on recherche du monde. Je ne vais pas donner plus de précision. Parmi les manques identifiés à Angers, il faut amener de la densité physique à cet effectif et de l'expérience du championnat. C’est ce qu’on souhaite. Maintenant, il y a une réalité de marché. On est le18 décembre. On a encore un peu de temps.

Rémy Cabella peut être un profil intéressant pour cet effectif ?

Très intéressant. Le groupe manquait aussi d'expérience, avec des jeunes joueurs. Il faut des joueurs qui encadrent. Rémi, c'est un joueur qui a cette expérience-là. Il était encore il y a quelques mois dans notre championnat et performait avec le LOSC. Il a beaucoup d'avantages et de prédispositions pour pouvoir nous aider dans cette mission de maintien.

Pour revenir sur ton arrivée ici. Quand on te propose 6 mois à Nantes. En tant que jeune entraîneur, c'est ta première expérience en Ligue 1. Qu’est ce qui t’a fait accepter le poste ?

Mon avantage, c'est que je connaissais le club. J'y ai passé 6 mois nuit et jour dans une mission déjà commando. Ça fait gagner un peu de temps. L’année dernière, j’ai pris une claque en arrivant à Nantes lors de mon premier match à la Beaujoire. Le public est juste exceptionnel. On n’a pas cette ambiance-là dans tous les stades en France. La brigade Loire, dès qu’on l’entend, ça donne des frissons. Que ce soit en tant que joueur ou qu'entraîneur, on fait notre métier pour vibrer. On sait qu'à Nantes, on va vibrer. Tout dépendra des résultats mais on sait qu'on fait face à un public connaisseur et un public de passionnés.

Ton expérience à Valenciennes peut être jugée un peu compliquée. Comment vas-tu t’en servir à Nantes ?

Il n’y a pas que mon expérience à Valencienne qui va me servir. Ça fait 7 ans que j'ai arrêté de jouer. J'ai fait partie de staffs en France, en Angleterre, au Qatar. Toutes ces expériences me servent aujourd'hui. Mon vécu va m'aider un peu dans ces situations-là, même s’il n'est pas aussi important que ceux qui ont 20 ans d'expérience dans le milieu.