HBC Nantes - Noam Léopold, l’exception suisse … ou presque

Arrivé dans la cité des ducs cet été de Winterthur avec l’étiquette méritée de révélation de l’EHF European League (60 buts en 8 matchs européens en 2023-2024 et 80 matchs disputés pour plus de 300 réalisations en première division suisse), le jeune ailier suisse se frotte depuis la rentrée à la rudesse d’un championnat français. Tout ce qu’il espérait pour avancer dans sa carrière, lui qui aura le plaisir d’intégrer le cercle très fermé des Suisses s’invitant à la table d’un sommet européen.

Jun 12, 2025 - 16:09
HBC Nantes - Noam Léopold, l’exception suisse … ou presque
@Gaëlle Louis

Ce ticket validé à Lisbonne et obtenu à la force d’un collectif inébranlable a quelle saveur pour vous ? On vous a vu très ému après la rencontre…

Noam Leopold : Cela a été beaucoup de joie, beaucoup d’émotions qui se sont mélangées. Après avoir fêté avec les mecs, j’ai vraiment pris un moment tout seul sur le banc pour avoir pleinement conscience que j’allais disputer un Final Four, que nous avions réussi à décrocher ce billet pour Cologne sur le parquet d’une équipe invaincue depuis des années chez elle, qui a été capable de faire tomber d’énormes clubs. Ça secoue vraiment, d’autant que je sortais d’une phase qui n’avait vraiment pas été facile… Alors oui, la première phrase qui m’est venue en tête a été que tous les efforts, toutes les souffrances, toutes les claques reçues et la nécessité de toujours se remettre en question en valent vraiment la peine (sourire). Tous les joueurs professionnels n’ont pas la chance de vivre cela.

« Pas courant d’avoir des handballeurs suisses dans un Final Four »

Un accomplissement pour le tout jeune professionnel que vous êtes, bien que déjà international essentiel à la sélection Suisse. Vos compatriotes n’ont d’ailleurs pas manqué de vous féliciter !

Mes coéquipiers de l’équipe nationale étaient en effet très contents pour moi et n’ont pas manqué de me rappeler que j’entrais dans le cercle très fermé des Suisses à un Final Four. Et à bien y réfléchir, c’est le cas puisque seule la légende vivante qu’est Andy Schmid (ndlr : désormais sélectionneur de la Suisse depuis 2024) est allé à Cologne en qualité de joueur de champ. Evidemment, je vais y retrouver Nikola Portner (ndlr : vainqueur en 2018 avec Montpellier et en 2023 avec son club actuel, Magdeburg) qui lui, à chaque fois qu’il y est allé, l’a gagnée (rire). Ce n’est quand même vraiment  pas courant d’avoir des handballeurs de mon pays à Cologne. Alors c’est vrai que c’est plutôt chouette de se dire que l’on fait partie de la short list !

« c’est dingue de me dire que les joueurs que je regardais derrière mon écran sont désormais mes adversaires… ou mes coéquipiers ! »

Lors de l’édition exceptionnelle de 2018, vous n’aviez pas encore fêté vos 16 ans… Avez-vous un bon souvenir de cette édition ? Etiez-vous sur place ?

Non, ce sera vraiment une grande première à tous les niveaux, car je n’ai jamais mis les pieds à la Lanxess Arena ! D’ailleurs, l’année dernière à cette même période à Winterthur, je discutais avec Viran (Morros, international espagnol multititré en sélection et avec Barcelone) qui, lui, l’a quand même gagné trois fois avec Barcelone et qui me disait que, déjà, il faudrait vraiment que j’y aille en tant que spectateur. Je me souviens lui avoir répondu que moi, ce que je voulais, c’était être sur le terrain (rire) ! Alors oui, c’est dingue de me dire que les joueurs que je regardais derrière mon écran sont désormais mes adversaires… ou mes coéquipiers ! C’était une époque où, bien que fan de hand, je n’avais pas ce réflexe de regarder les retransmissions et c’est l’un de mes potes de ma petite équipe de club qui m’a embarqué là-dedans. Je n’ai plus décollé, j’organisais mes journées en fonction en disant « Ne comptez pas sur moi, y’a match ! » Et, je dois l’avouer… j’avais une petite préférence pour Montpellier (rire). Sûrement parce que je connaissais plus les joueurs. Ce qui est certain, c’est que cela restera pour moi « le » moment où je me suis dit que je voulais être pro et jouer en France. J’ai vraiment eu une révélation. Alors le vivre aujourd’hui puissance mille est complètement fou.

Propos recueillis par Gaëlle Louis

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