HBC Nantes : Ultr’H et supporters : un soutien inconditionnel et intemporel
Il n’y a pas que les joueurs du HBC Nantes qui comptaient assurer leur match les 14 et 15 juin à Cologne. Les supporters nantais, plus de 600 présents pour donner de la voix, animer la rencontre et porter l’équipe, ont l’habitude des grandes occasions.
Le HBC Nantes réalise sa troisième qualification dans le dernier carré de la Ligue des Champions de son histoire. Au cours de l’histoire du club, le H a toujours pu compter sur des supporters fidèles et bruyants, au point d’obtenir le statut de meilleur public de France à trois reprises. Mais derrière ce public reconnu se cache l’histoire d’une bande d’amis passionnés qui met tout en œuvre pour soutenir son club.
H Fan puis Ultr’H
Créée en 2017, après la victoire du H lors de la coupe de France face à Montpellier, la bande de copains d’Arthur Satour constate, dans le car de Bercy, qu’il manque quelque chose aux supporters nantais. “On a constaté qu’il y avait une carence au niveau des supporters pour créer de l’animation”, décrit-il. Avant eux, les « H fan » étaient le groupe référence au sein de la H Arena, mais ils ont disparu en 2021. C’est là que les Ultr’H ont pris leur nom. Aujourd’hui, “on est reconnus comme étant les supporters officiels du H par le club, c’est une belle avancée”, ajoute l’un des fondateurs du groupe Ultra. Quand on traverse la France et l’Europe, des amitiés et des liens se créent.
Des places trop chères comparées à un public populaire et nombreux
Malgré les 19.500 places mises à disposition par la Lanxess Arena, un peu plus de 600 d’entre elles sont réservées pour les Nantais. “On a la capacité de déplacer 1.000 à 2.000 personnes très facilement”, déclare le supporter. Un quota et une décision injuste de la part de l’EHF, selon Arthur Satour : “Ça donne un avantage un an en avance aux Allemands, ils n’ont pas besoin d’avoir un club de qualifié pour réserver leur place, c’est beaucoup plus simple”. Un problème de répartition et de budget. En effet, outre le prix des places (360€), les supporters doivent prendre en charge le transport, l’hébergement, la nourriture et les consommations dans la salle. “Proposer des places à ce tarif-là dans un temps où tout le monde n’est pas aisé financièrement, je n’arrive pas à comprendre la stratégie commerciale”, témoigne le supporter. Une négligence de la Fédération internationale de handball qui oublie que les supporters, “qu’ils soient constitués en groupe ou non, sont souvent des personnes issues des classes populaires”.
Une pandémie qui a séparé puis rapproché
La pandémie a été une période sombre pour le sport. Les restrictions sanitaires obligeaient les supporters à être espacés en tribune, à porter un masque, à ne pas se rapprocher. Dans les premiers mois, les spectateurs n’étaient pas autorisés au sein des Arena. “C’était un moment hors du temps, compliqué pour s’organiser : les restrictions n’étaient pas les mêmes selon les pays”, raconte Arthur. Certains supporters se sont détachés du mouvement des H Fan, Ultr’H. Cependant, le groupe s’est rapidement retrouvé lors du match en 2022 contre Dunkerque, considéré comme une rencontre “symbolique”. Toutes les restrictions étaient levées. “Ce match-là a été fort en terme d’ambiance, comme si les supporters nantais s’étaient retenus pendant trop longtemps.” Une période qui a fait du mal aux supporters, mais qui en parallèle a permis de les rassembler.
Arthur Satour mesure le chemin parcouru par les joueurs du HBC Nantes et les fidèles supporters dans leur sillage : “On espère pour cette année, après avoir vécu une finale perdue en 2018 et un échec en demie en 2021, une victoire en finale qui serait en toute logique méritée !” Parole de supporter.
Louise PETITEAU
