D1 - Corsaires de Nantes - Alexandre Pascal : « Un climat de sérénité autour de l’équipe »

Après tout un parcours de formation à Grenoble et près de 200 matchs en Ligue Magnus, le défenseur Alexandre Pascal a rejoint le projet nantais suite au départ de Cameron Marks. Entre son amour de la glace et celui pour l’OM, celui qui aurait pu pencher pour le ballon ovale avec son physique imposant (1,88m ; 98 kg) fait le point sur ses 6 premiers mois dans la cité des ducs.

Feb 19, 2025 - 10:20
Feb 12, 2025 - 11:46
D1 - Corsaires de Nantes - Alexandre Pascal :  « Un climat de sérénité  autour de l’équipe »
Alexandre Pascal

Jeune (27 ans) mais expérimenté, vous voir arriver à Nantes a été plutôt une surprise…

Cela ne s’est pas toujours bien passé avec certains clubs… On s’était appelé assez tôt finalement avec François Dusseau (manager des Corsaires), avant même les décisions estivales. Il ne savait pas encore s’ils allaient être réengagés en D1 donc cela avait mis beaucoup de choses en suspens. Mais j’étais déjà séduit par le projet que je trouvais hyper challengeant. On a une équipe très française qui est extrêmement rare, et c’est ce qui, je pense, fait aussi l’une de nos grandes forces. Les étrangers sont super sympa, ils essaient même de parler français de temps en temps. Alors même si mon souhait était de retrouver une équipe de Magnus, je me sens vraiment bien ici.

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Les 9 points de retrait n’ont pas trop perturbé votre intégration et votre première partie de saison ?

Malgré les soucis que j’ai pu évoquer auparavant, il y a un vrai climat de sérénité qui est établi autour de l’équipe. Chaque petit détail, que ce soit d’un point de vue hockey ou logistique, est très vite réglé, les personnes sont super réactives ; les salaires sont toujours payés en temps et en heure. Toutes ces choses-là, tous les détails aussi qui pourraient nous parasiter, nous en sommes préservés : il n’y a pas de pression extérieure qui vient nous faire mal à la tête, si l’on peut dire. Ce qui fait qu’on est tous très soudés autour des objectifs sportifs et que la saison se déroule de façon très fluide et très « normale ».

« Mes amis marseillais préparent tout quand je viens : j’ai juste à prendre l’avion… et vivre le moment, un vrai VIP (rire) ! L’OM, je l’ai littéralement dans la peau »

Vous qui avez côtoyé la Magnus ces dernières années, où se fait selon vous la vraie marche à gravir, sans parler du budget à construire ?

De ce que j’ai vu, c’est qu’à l’étage supérieur, le cadre est vraiment très complet, notamment dans le staff technique, mais également dans l’administratif. Et bien évidemment aussi la question de l’infrastructure qui doit être à la hauteur de l’élite. Je me dis qu’à Nantes, il y aurait vraiment la possibilité, pour une municipalité de cette ampleur, de pouvoir offrir un écrin digne de ce nom au hockey sur glace. D’autant qu’il est clair que les gens aiment cette discipline : il suffit de voir les soirs de match à la patinoire, pleine et dans une superbe ambiance.

Vous semblez très sensible à cette chaleur en tribune, ce soutien du public ?

J’ai eu la chance de vivre des ambiances, complètement dingues, très « foot » lorsque, j’ai fait la Champions League avec Grenoble. Nous sommes allés en Allemagne, à Berlin, où se sont les Ultras qui sont en tribunes pour soutenir leurs hockeyeurs, comme en République Tchèque. C’est vrai que c’est plus compliqué, lorsque tu es en France qu’en Suède : là-bas, comme lorsque j’étais allé faire un stage en Finlande, tu as une patinoire à tous les coins de rue. C’est complètement culturel. Mais il y a quand même des places fortes, je pense notamment à Mulhouse qui a vraiment cet esprit avec une tribune d’Ultras. J’adore ça !

Vous êtes fan de ballon rond ! C’est pour cette ambiance enflammée justement ?

Complètement ! Depuis toujours, je suis fan de l’Olympique de Marseille ! Le Vélodrome, c’est quand même quelque chose ! En termes d’émotions, je n’ai jamais ressenti des choses aussi fortes qu’en assistant à des matchs de foot, que cela soit derrière ma télé ou, évidemment, au stade. Mes amis marseillais préparent tout quand je viens : j’ai juste à prendre l’avion… et vivre le moment, un vrai VIP (rire) ! L’OM, je l’ai littéralement dans la peau : j’ai le 13 sur le bras ainsi que le symbole des Spartiates en hockey !

Et jamais pratiquer le football n’a été une volonté ?

Non, j’avais déjà dû faire un choix très difficile à l’adolescence entre le rugby et le hockey. Via mon père et mon oncle rugbymen catalans et supporters de l’USAP, j’ai baigné dans l’ambiance « poulet-rôti / match de rugby » du dimanche. Et pendant les vacances chez ma grand-mère, je patinais avec mon père. Il a fallu trancher entre intégrer le FCGR ou les Brûleurs de Loups, car les entraînements et les matches se chevauchaient… et j’ai choisi la meute sur la glace !

Ce qui vous a plutôt réussi : cela vous a amené jusqu’aux équipes de France !

Oui… même si je n’ai pas tout fait comme il fallait. J’ai cru sûrement que le petit talent que j’avais suffisait à n’en faire qu’à ma tête, à me comporter comme un petit con (sic). Sauf que ce que l’on t’excuse jeune, au bout d’un certain temps, cela ne passe plus. On m’a reproché, à juste titre, mon côté tête brûlée, pas assez rigoureux. J’ai appris de tout cela, retenu aussi ce que mes aînés avaient tenté de me faire comprendre. Aujourd’hui, je sais que je dois être exigeant sur la glace et en dehors, que c’est de cette façon que l’on m’accordera de la confiance.

 

Recueilli par Gaëlle Louis

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