Les Neptunes de Nantes et Sylvain Quinquis en mission reconquête
Après un été 2024 où tout a été bouleversé, l’intersaison 2025 n’aura pas été plus sereine pour les Neptunes de Nantes, avec une relégation administrative de LAF en Elite (la D2). L’unique porte-drapeau du volley dans la cité des ducs, depuis la disparition du NRMV, fait face, entre ambition et résilience. Sylvain Quinquis, fidèle au club et de retour comme chef d’orchestre sur le banc, a un seul objectif en tête : la remontée immédiate !
UN SECTEUR ASSOCIATIF SALVATEUR
« Le cœur lourd, mais la tête haute. » Le communiqué du 7 juin 2025 de la présidente Monique Bernard annonçait la liquidation judiciaire de la SAS des Neptunes de Nantes après un an de batailles administratives et de difficultés financières, conséquences de l’abandon du propriétaire, le groupe Réalités, qui avait déserté à l’été 2024. Tout aurait pu disparaître sans les fondations de ce qui a toujours été l’ancrage, que le nom soit VBN ou Neptunes : la section amateur.
Repartir de zéro pour mieux rebondir, en se déchargeant d’un passif rédhibitoire laissé par l’ancienne direction, à hauteur de 300.000 euros. « Le choix de la raison », avouait, fataliste, la présidente en début d’été. Et tant pis pour le sportif (relégué au 2e échelon national), afin de « préserver notre avenir, nos jeunes, notre structure, notre histoire (…). Un nouveau départ pour mieux reconstruire. »
La recette maison a déjà fait florès. Ingrédients principaux ? : la passion, la rigueur, la fidélité, des vraies valeurs qui ne sont pas galvaudées dans ce club à l’histoire si particulière et atypique…
La fidélité, donc, à commencer par celle d’un directeur sportif de retour sur le banc : « Nous avions proposé le poste à Marius Clerc, qui a décliné l’offre. À ce moment de l’année et dans le respect de notre ligne de conduite financière, la solution que j’officie a rapidement été évoquée, explique Sylvain Quinquis, qui connaît tous les rouages de la maison Neptunes, depuis même la période VBN. Je suis très heureux de pouvoir travailler avec un groupe qui comptera de nombreuses joueuses que je suis depuis des années. »
Un au-revoir à la D1 et à la scène européenne pour un club sortant de deux saisons incroyables (vainqueur et finaliste de coupe de France, finaliste de championnat, finaliste européen 2024, Ligue des champions 2024-2025) était inéluctable. L’ « essentiel » est sauf : l’âme du club. Son salut passait donc par le fait de conserver un secteur associatif, sauvant l’entité… et les espoirs. « C’est notre socle, notre ADN profond. Nous avons serré les dents pour tenir, on savait qu’une page importante du club se tournait. Brutalement, mais on a fait face… encore une fois (sourire). C’est une autre histoire qui doit s’écrire désormais », positive le nouveau coach.
UNE DIVISION AMATEUR… MAIS PLEINE D’EXIGENCES
La suite s’écrit donc maintenant avec l’association des Neptunes et son centre de formation qui évolue en Élite (D2). « On avait réalisé avec les jeunes une saison pleine d’apprentissage et de réussite en Elite. Certaines restent, d’autres ont mis le cap sur d’autres structures, ce que je peux comprendre au regard des puissants chamboulements estivaux et des multiples incertitudes. Constituer une équipe n’a pas été simple, surtout avec les exigences d’une division qui impose quatre Françaises sur le terrain !, rappelle celui qui, la saison passée, avait déjà composé avec cette obligation, reprenant au pied levé l’équipe réserve. Ça a été un peu un puzzle. On a voulu en priorité conserver nos joueuses françaises comme Stella (Vidaller) et Léna (Chameaux), s’appuyer sur les filles du centre de formation qui ont déjà fait leurs preuves à ce niveau et ont vécu au quotidien avec les pros : toutes ces expériences représentent énormément de valeur ajoutée. On s’est ensuite attelé à un recrutement plus large, devant être dans les clous financiers mais aussi dans les différents profils requis. C’était sport (rire) ! À la pointe Aurélia (Ebatombo) a été une sacrée opportunité, qui plus est Française aussi ! »
OBJECTIF REMONTEE AVOUE
Retrouver Mangin, avec un projet de remontée excitant sur le papier, va permettre de remettre le sport au premier plan. L’envie est là. La ferveur aussi. Et tant pis si les affiches ne seront plus aussi glamour, l’idée étant que la parenthèse ne dire qu’un an pour le volley nantais, qui n'avait plus connu le purgatoire depuis quinze ans.
« Nous avons avec cet effectif très jeune une marge de progression énorme, c’est très stimulant »
Pour compléter l’effectif, Sarah Glynn et Brianna Kadiku ont d’ailleurs été séduites par l’objectif et, très certainement, par un environnement qui n’a plus à faire ses preuves tant son image est connue et reconnue dans ce monde du volley. Avec autour de lui Oscar Menoury (centre de formation) et Tom Cadou (secteur jeunes) afin de pallier les départs de Marius Clerc et Romain Guivarc’h (Béziers), Sylvain Quinquis peut compter sur des « vraies compétences club pour mener le projet. On a aussi notre le préparateur physique Nicolas Trouvat, c’est donc un staff qui se connaît déjà bien. Les joueuses ont envie de performer, je l’ai senti dès les premiers échanges. Nous avons avec cet effectif très jeune une marge de progression énorme, c’est très stimulant, très moteur de se dire qu’elles vont se sentir évoluer autant collectivement qu’individuellement. Et puis, on aura le temps de vraiment pouvoir travailler entre chaque rencontre. Cela va complètement transformer notre rythme en comparaison de la saison passée ! »
Gaelle Louis
Retrouver le JNS du mois de Septembre
