D2F - Nantes Handball Féminin (NHF) - Pascal Gentil : « La montée, ce n’est pas un gros mot ! »
Le président du Nantes Handball Féminin sait que le combat est loin d’être terminé sur et en dehors du terrain. Mais les résultats surprenants et excellents de ses joueuses galvanisent tout un club, en route pour la montée et vers un avenir moins ombrageux.

Vous venez d’annoncer le retour du Tchèque Jan Basny sur le banc, qui prendra les rênes pour les deux saisons à venir (lire par ailleurs). Il y a un soulagement à pouvoir se projeter ?
Pascal Gentil, président du NHF : La première partie de saison, à savoir de cet été à fin décembre, a été la période de sauvetage. Il fallait s’assurer que l’on puisse présenter un dossier valable pour pouvoir s’engager dans un championnat. Maintenant, nous entamons la phase de consolidation. On se doit de mettre en place des choses solides : on ne veut plus de catastrophe comme ce que nous avons connu à l’été 2024. Pour cela, je m’étais engagé auprès des filles à ce qu’à la fin du mois de janvier, je puisse leur donner les noms des techniciens qui officieront à la rentrée 2025. Et j’ai envie de dire que, comme d’habitude, j’ai tenu mes engagements…
« Le club entre dans une nouvelle étape de son histoire »
Il a fallu à chaque fois mener de grands combats et ce n’est pas fini, puisque maintenant, alors que vous ne savez pas dans quelle division vous allez évoluer, il y a déjà une équipe à composer, également !
Depuis que je suis président, avec les personnes qui me soutiennent, on essaye. On ne sait pas, parfois, si ce que l’on espère va arriver, mais ce qui est certain, c’est que l’on donne tout pour que ce soit le cas. En effet, on va devoir accélérer pour ce qui est de la constitution de l’effectif pour la saison prochaine. J’ai déjà pu recevoir les joueuses actuelles et j’espère vraiment des prolongations… Le club entre dans une nouvelle étape de son histoire et les pierres solides qui ont permis cela seront, je le souhaite, à la base de la reconstruction.
Pour avancer, il faut mettre de l’essence dans le moteur et donc remplir le portefeuille…
C’est une priorité à l’heure actuelle : la recherche de fonds. Je ne sais pas si les mots à utiliser sont « partenaires » ou « mécènes » pour qualifier les personnes avec qui je suis actuellement en discussions. Deux ont d’ailleurs été déjà présentés aux filles en cette fin de mois de janvier. Ce sont des gens qui souhaitent s’investir et investir dans le club. Il y a une vraie volonté de notre part d’ouvrir la porte, d’échanger, d’écouter. Je pense sincèrement que beaucoup n’ont plus osé montrer un intérêt, ou s’allier avec le handball féminin, car Réalités avait pris beaucoup de place ces dernières années. Peut-être même que certains pensaient que leur contribution financière ne valait même pas d’être proposée…
« Une course à l’accession, c’est l’assurance de vivre des émotions uniques »
Vos joueuses sont aujourd’hui les seules à être invaincues dans la division : difficile de faire mieux en termes de communication positive et attirante pour de futurs partenaires !
C’est une évidence ! Mais il faut aussi que l’idée qu’il existe toujours du handball de haut niveau professionnel à Nantes revienne dans les têtes. Alors oui, on a des signes vraiment très positifs, je reçois depuis notre retour de la compétition après la trêve hivernale et encore plus depuis le retour à Mangin des messages d’entreprises qui souhaitent savoir comment rejoindre l’aventure. Participer à une course à l’accession, c’est l’assurance de vivre un partage, des moments et des émotions uniques.
Ce qui est certain, c’est que ceux qui ont pu assister au match remporté face au Palente Besançon seront très certainement là pour vos 3 matches en 15 jours à la maison !
C’est tout ce que l’on peut souhaiter : reprendre les bonnes habitudes d’affluence à la salle. On a eu 1800 personnes, démontrant que le potentiel public est là. C’est vrai que cela été compliqué d’occuper le terrain de l’actualité de septembre à novembre, avec un calendrier loin d’être clair (ndlr : deux matchs de retard) et seulement deux dates à la maison. Maintenant, j’ai presque la sensation que c’est une nouvelle saison qui recommence à l’intérieur de la nôtre (rire). On a pu constater à quel point cela va vite dans les deux sens. Et je suis persuadé, il suffit de le voir à l’échelle même du match contre les Franc-Comtoises, que nombreux sont les amoureux de handball à n’attendre que cela. Ce qui est certain, c’est que j’ai vu des gens repartir heureux de la salle et qui, je le souhaite, auront envie de revenir.
« Soyons heureux de ce que nous avons actuellement »
Vous évoquez une potentielle accession… Retrouver l’élite française, quittée par la force des choses, y songer n’est donc pas utopique ?
La montée, ce n’est pas un gros mot ! J’ai toujours gardé ça dans un coin de ma tête depuis que j’ai repris le club. Le staff technique a fait un travail exceptionnel auprès des filles et, si au début, j’ai été le seul à vraiment y croire, tout cela a été rendu possible par les superbes résultats obtenus. Il semblerait que la quantité d’observateurs qui désormais veulent bien se dire que nous avons une chance de retrouver un étage supérieur grandit ! Maintenant, il nous reste 15 matchs à disputer et février va être clairement un mois bascule (lire par ailleurs).
Justement, quand vous vous retournez sur les six derniers mois, que vous dites-vous ?
Soyons heureux de ce que nous avons actuellement. Il y a bien évidemment le regret des matches nuls à Rennes, Celles-sur-Belles et Le Havre où, vraiment, on aurait pu faire basculer le résultat du bon côté. Cela fait 3 points dans la besace en moins. Mais quand je vois d’où nous partons, il est déjà exceptionnel pour nous d’être invaincus à l’aube du mois de février. Il y a cette série de trois rencontres avec Bergerac et le Pouzin qui sont les deux essentiels à prendre et, calée entre les deux, la réception dans ce match en retard face à Clermont-Ferrand. L’emporter serait vraiment la cerise sur le gâteau. Et, si le 17 au matin, dans les journaux, je peux lire « Le Nantes Handball Féminin leader de D2 », je ne serai évidemment pas contre !
Recueilli par Gaëlle Louis